Au cours de la période 1975-1990, la politique de réhabilitation de l’habitat social s’est imposée sur la scène politico-administrative française. Conçue le plus souvent dans l’urgence et parfois sous le choc d’images spectaculaires, abondamment médiatisées, cette politique a proposé différents programmes d’action afin de réduire les exclusions et redynamiser la vie sociale au sein des quartiers dits « difficiles », et de « redorer le blason » des grands ensembles HLM dont certains cumulent de nombreux handicaps urbains, sociaux et culturels. Cette politique transversale, qui s’inscrit dans la durée, a été certes entreprise avec retard en France, si l’on considère certains exemples de procédures urbaines plus précoces comme aux États-Unis ou en Allemagne, mais il reste néanmoins qu’avec sa logique contractuelle, son approche globale et son partenariat de projet, elle s’est imposée comme un nouveau modèle d’action publique, comme le promoteur de nouveaux métiers, et comme un facteur reconnu de modernisation de l’administration. Il semble par ailleurs qu’elle ait fait la preuve de son caractère incontournable et soit l’objet d’un consensus des gouvernants, toute sensibilité confondue.
Cet ouvrage présente tout d’abord les grandes étapes de cette politique publique et s’arrête ensuite sur les objectifs, les moyens, les acteurs et les fondements paradigmatiques de la réhabilitation. Il met également en exergue les enjeux d’une telle démarche.