Archives photographiques

 

L’HÔTEL SOLVAY (Bruxelles) – Novembre 2023. En 1894, Armand Solvay, fils du chimiste et industriel Ernest Solvay, demande à Victor Horta de concevoir sa maison familiale. Avec un budget sans contraintes, Horta, considéré comme un architecte avant-gardiste, va réaliser entre 1895 et 1903, un chef-d’œuvre de l’Art nouveau à la spatialité audacieuse et au décor novateur intégrant les dernières inventions de l’époque : électricité, chauffage par air pulsé, salle de bain. Cette œuvre d’art, certainement l’une des créations les plus remarquables de l’architecte belge, est ouverte au public depuis 2021. On peut désormais découvrir jusque dans les moindres détails toutes les richesses architecturales des ferronneries et des menuiseries – pensées et dessinées par Horta – de cette imposante demeure. L’escalier d’apparat, muni d’une balustrade tourbillonnante en métal doré, décoré d’un tableau de Théo Van Rysselberghe, et surmonté d’une impressionnante verrière imaginée par le maître-verrier Raphaël Évaldre (cf. photo), confère à cet hôtel particulier une très grande noblesse et une haute valeur patrimoniale.
LE CHÂTEAU DE VOLTAIRE (Ferney-Voltaire – 01) – Octobre 2023. Le château de Voltaire est une demeure du XVIIe siècle qui se dresse sur le ban de la commune de Ferney-Voltaire dans le pays de Gex, à moins de dix kilomètres de Genève. Reconstruit par Voltaire entre 1758 et 1766 à l’emplacement d’une maison forte et d’une gentilhommière, le château de Ferney présente les principales caractéristiques des résidences de campagnes aristocratiques de la région du lac Léman : dimensions modestes, décors extérieurs plutôt austères, avant-corps central surmonté d’un fronton aux armes du propriétaire. La bâtisse, qui a tout d’une demeure bourgeoise, présente néanmoins certaines particularités étrangères à l’architecture régionale : toit mansardé, ailes adjointes au corps central…
Voltaire passera les vingt années les plus fécondes de son existence dans cette demeure, de 1758 à sa mort en 1778 : années faites d’écriture, notamment du Traité sur la Tolérance et du Dictionnaire philosophique, et de nombreux combats contre les injustices. Son importante activité intellectuelle, son influence particulièrement visible dans son active correspondance, attirent jusqu’à Ferney les esprits des Lumières et les mondains
Classé au titre des monuments historiques depuis 1958, le château est acquis par l’État français en 1999. Après une importante campagne de restauration dans la deuxième partie de la décennie 2010, la demeure de Voltaire est ouverte au public au printemps 2018.
JÉRUSALEM (Israël) – Août 2023. Jérusalem signifie en hébreu « ville de la paix » ou encore « la paix apparaîtra », et pourtant elle n’a cessé d’être détruite et reconstruite avec ses propres pierres. Elle suscite en effet nombre de convoitises et de passions. Jérusalem est pensée par les trois religions monothéistes comme un territoire central parce qu’abritant des lieux considérés comme saints par celles-ci : pour l’islam, la mosquée Masjid-Al-Aqsa ; pour le christianisme, l’église du Saint-Sépulcre ; pour le judaïsme, le Mur des Lamentations. Située sur l’extrémité d’un plateau calcaire des monts de Judée, Jérusalem s’étend sur 125 km2 pour une population de près d’un million d’habitants.
La vieille ville, d’une superficie réduite (moins d’un km2), est historiquement composée de quatre quartiers : un quartier musulman, un arménien, un chrétien et un quartier juif. Ces quartiers sont entourés de remparts dont la partie visible a été érigée entre 1535 et 1538. Lorsqu’on regarde Jérusalem du mont des Oliviers (cf. photo), il est nécessaire de garder à l’esprit que la ville qui se dresse devant nous aujourd’hui est constituée de bâtiments datant de la période ottomane (XVIe-XXe siècles). Tout ce qui est censé dater de l’époque de Jésus se trouve au moins à 2-3 m sous le niveau actuel des voiries.
HAÏFA (Israël) – Août 2023. Située sur les bords de la mer Méditerranée au nord de l’Israël, Haïfa avec ses près de 300 000 habitants est la troisième ville du pays. Intégrée au sein d’une agglomération d’un million d’habitants, elle a toujours eu une importante activité tournée vers la mer, jusqu’à devenir le premier port international d’Israël : 30 millions de tonnes en 2022, soit 50 % du fret israélien. C’est tout naturellement qu’elle est devenue un vaste centre commercial, industriel (raffinerie de pétrole, mécanique…) et universitaire (l’institut israélien de technologie Technion). Une grande partie d’Haïfa est construite sur les pentes du mont Carmel, et depuis le monastère des Carmélites situé à 150 m d’altitude nous découvrons un superbe panorama sur la baie d’Haïfa (cf. photo).
LA RÉSIDENCE DU POINT-DU-JOUR (Boulogne-Billancourt – 92) – Août 2023. Réalisée entre 1957 et 1963, la résidence du Point-Du-Jour, située au sud de la ville de Boulogne-Billancourt à l’emplacement de l’ancienne usines de moteurs Salmson, est une œuvre de l’architecte Fernand Pouillon, œuvre labellisée « Patrimoine du XXe siècle » en 2008. Cette résidence, rassemblant 25 bâtiments – d’une hauteur de un à vingt étages –, comprend 2 260 logements sur 8 ha. Cet ensemble architectural est la concrétisation de ce dont les Modernes d’Avant-Guerre rêvaient, le logement de masse bâti à moindre coût et de bonne qualité. Ainsi, même s’il s’agit d’une des plus grandes copropriétés de France, la résidence du Point-Du-Jour révèle des espaces clos dans lesquels les jardins avec bassins et petits ponts procurent une sensation d’intimité et de quiétude, et non d’enfermement (cf. photo). Accusé de malversations, Fernand Pouillon est emprisonné avant la fin de l’opération : il sera remplacé par Jacques Henri-Labourdette.
LE HAMEAU DE LA REINE (Versailles) – Août 2023. Situé au sein du domaine de Trianon à quelques encablures du château de Versailles, le Hameau a été voulu par la reine Marie-Antoinette. Petit village de fantaisie, il fut construit par Richard Mique entre 1783 et 1786 dans l’esprit du retour à la nature vanté par Jean-Jacques Rousseau, et d’après des dessins d’Hubert Robert qui s’inspira des maisons normandes à pans de bois. Le Hameau de la Reine est conçu comme un château éclaté en plusieurs constructions rustiques, appelées fabriques, qui cachent le luxe de certains intérieurs ornés de soieries et richement meublés. Les différentes fabriques (le Moulin, le Boudoir, la maison de la Reine, la maison du Billard, la tour Marlborough, la laiterie de propreté…) sont disposées autour de la rive orientale du Grand Lac, comme un véritable décor en arc de cercle dont le point de vue idéal se situe de l’autre côté de la pièce d’eau (cf. photo).
LE PETIT TRIANON (Versailles) – Août 2023. Implanté sur l’ancien village de Trianon acheté par Louis XIV en 1661, le domaine de Trianon fut peu à peu étendu : Louis XIV fait construire le château du Grand Trianon en 1687 ; Louis XV demande à Ange-Jacques Gabriel de bâtir un deuxième château de dimension plus restreinte, le Petit Trianon ; la reine Marie-Antoinette épouse de Louis XVI y enjoignit au milieu des années 1780 un Hameau. Considérées par les trois souverains comme des espaces privés et des lieux de détente, ces résidences permettaient d’échapper à l’étiquette pesante de la Cour de Versailles durant l’été. Le Petit Trianon, de style néo-grec, annonçant le retour à l’antique et le style néo-classique de la fin du XVIIIe siècle, a été édifié entre 1761 et 1768. Ce château, occupé un temps par la comtesse Du Barry, a été offert en 1774 à Marie-Antoinette par son époux. Abandonné à la Révolution, il fut entièrement remeublé en 1810 pour l’impératrice Marie-Louise qui y avait ses appartements privés.
LE MUSÉE FRANÇOIS-POMPON (Saulieu) – Juillet 2023. Le musée François-Pompon, créé en 1930 par la municipalité de Saulieu (Côte-d’Or) dans l’ancien presbytère du XVIIe siècle (cf. photo) attenant à la Basilique Saint-Andoche, abrite des collections d’archéologie, d’ethno-logie, d’histoire et de beaux-arts, mais il est surtout consacré au sculpteur animalier bourguignon François Pompon né à Saulieu le 9 mai 1855 et décédé à Paris en 1933. Au cours du temps, François Pompon, qui fréquentera entre autres Auguste Rodin et Camille Claudel, simplifiera la forme de ses sculptures : polissant les surfaces et supprimant les détails. Il connaîtra une célébrité tardive : en 1922, la sculpture l’Ours blanc est remarquée au salon d’Automne de cette année-là, où son œuvre tranche par son modernisme sur l’esthétique de la sculpture réaliste héritée du XIXe siècle.
LA CITÉ DU VIN (Bordeaux) – Juin 2023. La Cité du Vin est un équipement muséal dédié au vin en tant que patrimoine culturel, universel et vivant. Elle offre un voyage sur les cinq continents, à travers les âges – de l’Antiquité à nos jours –, et dans toutes les cultures. Elle abrite également une vinothèque de 14 000 bouteilles, représentant 70 régions viticoles à travers le monde.
Implantée sur le site des anciennes forges du grand port maritime de Bordeaux, dans le nouveau quartier des « Bassins à flot », la Cité a été conçue par les architectes de l’agence XTU (Anouk Legendre et Nicolas Desmazières) et par l’agence de scénographie Casson Mann Limited. La structure a une forme de cep de vigne noueux afin de rappeler à la fois un vin tournant dans un verre et les remous de la Garonne qui borde le site. L’édifice, qui repose sur 300 pieux en béton, est recouvert de près de 1 000 panneaux de verre de trois couleurs (verre clair, gris et doré) et de 2 300 panneaux d’aluminium de tailles différentes.
LA BAULE-ESCOUBLAC (Loire-Atlantique) – Juin 2023. La station balnéaire rayonne de magnifiques villas : on en compte plus de 4 000 ! Les premières villas balnéaires sont construites dès la fin du XIXe siècle autour du centre-ville. Témoins d’une époque où la villégiature est en vogue, elles incarnent le mode de vie de riches familles bourgeoises, attirées par les bienfaits des bains de mer. L’architecture balnéaire bauloise présente une diversité de styles (régionalistes, Art Déco et Belle Époque), de couleurs et de formes.
La villa Pax, située au 5 avenue Pasteur au sein du lotissement Pavie, est une de ces magnifiques villas balnéaires incarnant le courant romantique (cf. photo). Construite en 1908 sur les plans dessinés par les architectes Georges Lafont et André Chauvet pour le compte d’une poétesse russe Madame Abricossof, cette villa est de type dissymétrique gothique, couverte d’ardoise et montée en moellons pour les murs et pierres de taille pour les linteaux à cintre. La villa Pax fait partie des 15 villas distinguées du label « patrimoine exceptionnel » au sein de la Zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP) de la Baule-Escoublac.
LA VILLA CARLOTTA (Tremezzo – Italie) – Mai 2023. Située sur les rives ouest du lac de Côme, dans la petite ville de Tremezzo, la villa Carlotta a été construite entre 1690 et 1695 par un riche banquier milanais. Il y fit associer un vaste jardin à l’italienne, avec escaliers, statues et fontaines, qui font aujourd’hui la réputation de la villa. En 1801, elle est achetée par Gian Battista Sommariva, homme politique et ami proche de Napoléon Bonaparte. Sommariva entame immédiatement des travaux à l’intérieur comme à l’extérieur. C’est ainsi qu’à cette époque, la balustrade du toit est ajoutée, ainsi que l’horloge sur la façade et sous celle-ci le petit balcon (cf. photo). En 1848, la villa fut offerte à la princesse Charlotte de Prusse – d’où le nom de villa Carlotta – à l’occasion de son mariage avec Georges II, duc de Saxe-Meiningen, un passionné de botanique.
LE DUOMO DE CÔME (Italie) – Mai 2023. La cathédrale Santa Maria Assunta, siège de l’évêché de la ville de Côme, est un chef d’œuvre de l’art lombard. Sa construction s’étendit du XIVe au XVIIIe siècle, mais le style Renaissance domine notamment au niveau de sa façade. Celle-ci est festonnée sur sa partie supérieure avec une imposante rosace et un portail flanqué de deux statues de Pline l’Ancien et de Pline le Jeune. Au-dessus de l’entrée, on trouve 5 statues dont 2 gracieux éphèbes qui provoquèrent, semble-t-il, des remous à l’époque pour avoir suscité bien des fantasmes. Le Duomo di Como présente un plan en croix latine avec 3 nefs surmontées d’un dôme important. Ses dimensions sont de 87 m de long, 56 m de large et 75 m de haut.
LA TOUR HEKLA (Paris-La-Défense) – Mars 2023. D’une hauteur de 220 m, la tour Hekla a ouvert ses portes en décembre 2022 au sein du quartier de Paris-La-Défense. Dessinée par l’architecte Jean Nouvel, elle est destinée à accueillir des bureaux et des services (76 000 m2). Cette tour de 49 étages comprend de nombreuses terrasses et loggias ainsi qu’un rooftop végétalisés. Les ateliers Jean Nouvel ont imaginé une enveloppe avec de nombreux brise-soleil polychromes accrochés à la structure. Ceux-ci ont pour fonction de réguler la chaleur à l’intérieur du bâtiment, l’objectif des concepteurs ayant été de limiter la consommation d’énergie de l’immeuble. La façade en mur-rideau se compose de 45 000 m2 de verre à contrôle solaire et de 271 km de profils aluminium. Cet assemblage de verre et de métal lui donne l’allure d’un éclat de verre, d’où son nom. Enfin, la tour Hekla, deuxième plus haute tour de la Défense, est embrassée par l’anneau routier de la Rose de Cherbourg, requalifié pour l’occasion en une promenade végétalisée, piétonne et suspendue inspirée de la High Line new-yorkaise.
LA SALLE OVALE DE LA BnF RICHELIEU (Paris – 2e) – Mars 2023. Répartie sur sept sites dans Paris (4) et hors de la capitale (3), la Bibliothèque nationale de France (BnF) est la première institution chargée, à partir de 1537, de la collecte du dépôt légal. Elle est la plus importante bibliothèque de France et l’une des plus importante au monde. Le site Richelieu – dénommé également Quadrilatère Richelieu – est le berceau historique de la BnF et de ses collections. C’est à l’origine le palais du cardinal Mazarin, construit au XVIIe siècle. En 1721, la bibliothèque du roi y emménage. Par manque de place, la BnF a dû s’étendre au fur et à mesure du temps hors du Quadrilatère Richelieu, et notamment au cours des années 1990, au sein du site François-Mitterand dans le XIIIe arrondissement de Paris. Au cœur du site Richelieu, on trouve la salle Ovale, salle de lecture emblématique avec ses 20 000 volumes disponibles, dont 9 000 bandes dessinées, en libre accès (cf. photo). La construction de cette salle a été entreprise en 1897 par Jean-Louis Pascal. Elle a été achevée en 1932 et inaugurée en décembre 1936. Fermée pendant 6 ans pour d’importants travaux, elle rouvre en 2022.
LE JARDIN DE BALATA ET SA DEMEURE CRÉOLE (Fort-de-France – Martinique) – Février 2023. La genèse du jardin botanique de Balata tient dans la volonté et la passion d’un horticulteur, Jean-Philippe Thoze. En 1982, celui-ci décide d’aménager autour de la grande maison créole de ses grands-parents un vaste parc tropical. Ouvert au public depuis 1986, on y découvre aujourd’hui une exceptionnelle collection de plantes tropicales venues des quatre coins du monde (hibiscus, roses de porcelaine, dracénas…). L’entrée du jardin se fait à partir de l’ancienne maison familiale, qui a été transformée pour l’occasion en un petit musée ethnographique (cf. photo). Cette maison dispose des éléments architecturaux caribéens, notamment un toit large en tuiles et ses lambrequins – jolies dentelles en bois qui soulignent l’égout de toiture. On trouve également une galerie extérieure qui protège l’intérieur des pièces de la chaleur importante et de la pluie. En outre, dans cette demeure traversante, nous découvrons des portes et des fenêtres avec des jalousies ayant pour fonction de créer un courant d’air continu à l’intérieur et de lutter contre l’humidité. Aérer la maison, ventiler l’intérieur et créer des lieux agréables et protégés de la chaleur sont là quelques-uns des principes fondateurs de l’architecture caribéenne coloniale.
LA POSTE CENTRALE DU LOUVRE (Paris – 1er) – Janvier 2023. Anciennement l’hôtel des Postes, la Poste centrale du Louvre est située au cœur de Paris à l’emplacement de l’hôtel d’Armenonville. Cet édifice haussmannien, conçu par l’architecte Julien Guadet, fut achevé en 1886. Un vaste projet de rénovation et de réorganisation est proposé en 2012. Confié à l’architecte Dominique Perrault, cette opération avait pour but de transformer le bâtiment dans une volonté de mixer les activités. Outre le bureau de poste, il devait accueillir des logements sociaux, des bureaux, un hôtel de luxe, un restaurant ainsi qu’une place intérieure végétalisée organisée autour de commerces. Inaugurée en janvier 2022, la nouvelle Poste du Louvre rouvre ses portes au public avec deux changements structurels majeurs : une amplitude horaire réduite (16h00 par jour au lieu de 22h00 auparavant) et une disparition des guichets financiers de la Banque Postale.
PUDUCHERRY (PONDICHÉRY) (Inde) – Décembre 2022. Située au Sud-Est de l’Inde face aux eaux de la baie du Bengale, Pondichéry (aujourd’hui appelée Puducherry) a été le siège indien de la Compagnie française des Indes orientales créée par Colbert en 1654, avec Lorient comme port d’attache. Au XIXe siècle, la ville ne sera plus qu’une enclave française dans un pays désormais presque entièrement dominé par les Britanniques. La présence française se prolongera néanmoins jusqu’au 1er novembre 1954, sous le gouvernement de Mendès France.
Cet ancien confetti d’empire colonial est aujourd’hui une aire urbaine de plus d’un million d’habitants. Hérité du mélange des identités qui se sont succédées dans ses murs et fruit de son histoire coloniale, le cœur historique de Puducherry possède plusieurs entités culturelles et architecturales : le quartier français, dénommé la ville blanche, le quartier musulman avec ses demeures multicolores (cf. photo), et le quartier tamoul.
MUMBAI (BOMBAY) (Inde) – Décembre 2022. Même si beaucoup continuent à l’appeler Bombay, la capitale de l’État indien du Maharashtra se nomme Mumbai depuis 1995, et ses habitants les « Mumbaikars ». Ville d’Inde la plus peuplée, elle forme avec ses communes satellites une agglomération de près de 25 millions d’habitants, soit en 2023 la dixième plus peuplée du monde. Produisant 5 % du PIB, cette mégalopole est le cœur économique et commercial de l’Inde : elle abrite entre autres la Banque de réserve indienne, les sièges sociaux de nombreuses sociétés indiennes et multinationales, ainsi qu’une des plus grandes industries cinématographiques du monde – appelée Bollywood. L’importance économique de Mumbai a pour conséquence d’attirer des migrants de toutes les régions du pays, qui assurent à la ville une grande diversité sociale et culturelle. La Gare de Chhatrapati Shivaji, anciennement Victoria Terminus (cf. photo) est un des points d’arrivée dans la ville des migrants venus des campagnes indiennes. Cette gare ferroviaire, conçue par l’architecte Frederick William Stevens et construite à la fin du XIXe siècle pendant la période coloniale anglaise, a été classée en 2004 patrimoine mondial par l’UNESCO.
LA VILLA NOAILLES (Hyères) – Novembre 2022. Commandée à l’architecte Robert Mallet-Stevens dans les années 1920 par le vicomte Charles de Noailles et son épouse Marie-Laure de Noailles pour servir de résidence d’hiver, la Villa Noailles – appelée également le Clos Saint Bernard – est l’un des témoignages les plus révélateurs des nouveaux concepts développés par l’architecture moderne de l’Entre-Deux-Guerres en Europe. Elle porte en elle les principes du mouvement rationaliste par sa recherche d’une luminosité maximale, de la fonctionnalité de l’habitation et par une épuration des éléments décoratifs. Cette villa dispose de quinze chambres comportant chacune une salle de bain, un dressing, le chauffage central et le téléphone. Mallet-Stevens fera appel pour la construction et la décoration aux plus grands artistes – tout du moins aux plus prometteurs – de l’époque (Jean Prouvé, Eileen Gray, Sonia Delaunay, Jean Perzel, Constantin Brancusi ou encore Alberto Giacometti).
LA CITÉ INTERNATIONALE DE LA GASTRONOMIE ET DU VIN (Dijon) – Novembre 2022. Depuis le 6 mai 2022, la Cité de la gastronomie et du vin de Dijon a ouvert ses portes au public intéressé pour découvrir les vins de Bourgogne dans la Chapelle des Climats et des terroirs, pour saisir les mille facettes du Repas gastronomique des Français (inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO en 2010) et apprendre l’évolution de la cuisine et des arts de la table au sein de différents pavillons d’expositions. On y trouve également un Village gastronomique constitué de huit boutiques dédiées à l’artisanat culinaire (fromagerie, boucherie, pâtisserie…). La Cité accueille aussi l’École hôtelière Ferrandi (cf. photo). Déjà présente à Paris, Saint Gratien, Bordeaux et Rennes, cette école propose des cursus de formation en cuisine et en pâtisserie.
La ville de Dijon a été sélectionnée par l’État en 2013 pour intégrer le réseau des cités de la gastronomie avec Lyon, Paris-Rungis et Tours. Pour développer la Cité, la ville de Dijon a choisi de restructurer l’ancien hôpital général – c’est-à-dire l’Hôtel-Dieu édifié entre le XVe siècle et le XVIIIe siècle au bord de la rivière Ouche.
NICOSI (Chypre) – Octobre 2022. Cette ville a connu plusieurs sièges : les Vénitiens en 1489, puis les Turcs en 1570. Située sur la rivière Pedios au centre de l’île, Nicosie compte plus de 300 000 habitants, ce qui en fait la ville la plus peuplée de l’île.
Depuis l’intervention turque de 1974, la capitale de la République de Chypre est de facto coupée en deux : la partie septentrionale (turque) de Nicosie est séparée par la « ligne verte », une zone démilitarisée contrôlée par l’ONU. Celle-ci partage également l’île en deux entités distinctes (cf. photo avec le drapeau turc sur le versant de la montagne située au nord de la ville). Depuis avril 2008, en accord avec les autorités turques du Nord, les Chypriotes grecs ont abattu une partie du mur au niveau de la rue Ledra, constituant l’un des points de passage de Nicosie, peut-être un premier pas vers la réunification de Chypre.
VANCOUVER (Canada) – Septembre 2022. Avec ses 2,6 millions d’habitants, l’agglomération de Vancouver est la troisième plus grande aire métropolitaine du Canada. Même si de nombreux laissés-pour-compte campent aujourd’hui dans les rues ou sous les porches du Downtown, Vancouver est souvent classée en haut du palmarès des villes où il fait bon vivre : la municipalité travaille en effet sans relâche depuis longtemps à faire de Vancouver la ville la plus green du monde.
Dénommée à l’origine Gastown (1867) – le cœur historique de Vancouver est d’ailleurs toujours appelé Gastown –, la ville sera renommée Vancouver quelques années après, en hommage au capitaine de marine britannique George Vancouver qui avait exploré la région à la fin du XVIIIe siècle. Le Downtown renferme encore de nombreux immeubles de la fin du XIXe et du début du XXe siècles. Le Woodward’s Building, situé sur West Cordova Street, en est un bon exemple. Originellement cet immeuble abritait le plus grand supermarché alimentaire d’Amérique du Nord (Woodward). Après la faillite de ce dernier en 1993, l’immeuble a été squatté et ensuite démoli pour être reconstruit en 2007. On découvre aujourd’hui un bâtiment au design rétro avec ses dentelles en métal couleur rouille (cf. photo).
SEATTLE (USA) – Septembre 2022. Située au nord-ouest des États-Unis, Seattle est la plus grande ville de l’état de Washington : la ville intra-muros compte plus de 730 000 habitants et l’aire métropolitaine totalise 4 millions d’habitants, ce qui en fait la 15e agglomération des États-Unis. Cette ville, établie entre bras de mer, lacs et montagnes, a été fondée au milieu du XIXe siècle et baptisée en hommage à un chef amérindien Seattle. Rapidement, la cité émeraude, comme on l’appelle en raison de la couleur verte des forêts qui l’entourent, s’est développée économiquement grâce à la pêche, au bois, ou encore à l’or. De cette période, on trouve de nombreux immeubles, notamment le magnifique Pioneer Building (cf. photo) avec ses arches romanes et ses colonnes frontales travaillées. Achevé en 1892, ce bâtiment de 29 m de haut, de style roman richardsonien en pierre, brique rouge, terre cuite et fonte, a été conçu par l’architecte Elmer H. Fisher (1840-1905). Lors de la ruée vers l’or du Klondike (dans le territoire canadien du Yukon) à la fin du XIXe siècle, il abritait des sociétés minières, et pendant la Prohibition, il accueillait le premier bar clandestin de Seattle.
LE MUSÉE NISSIM DE CAMONDO (Paris – 8e) – Août 2022. Situé en bordure du parc Monceau dans le 8e arrondissement de Paris, le musée Nissim de Camondo abrite certainement une des plus belles collections de mobiliers et d’objets d’art du XVIIIe siècle. Ce musée était autrefois la demeure de Moïse de Camondo, demeure construite entre 1911 et 1914 par l’architecte René Sergent. Inspiré du Petit Trianon de Versailles, cet hôtel particulier au confort moderne d’une maison du début du XXe siècle permettra à son propriétaire d’y installer ses collections, qu’il ne cessera d’augmenter jusqu’à sa mort en 1935. Par testament, l’hôtel et les collections qu’il renfermait seront légués à l’Union centrale des arts décoratifs pour devenir le musée Nissim de Camondo, en mémoire de son fils Nissim tué au cours de la Grande Guerre. Le musée présente quelques-uns des plus beaux meubles et objets des époques Louis XV et Louis XVI, notamment des chaises du salon turc de Madame Élisabeth, sœur de Louis XVI.
L’HÔTEL DIEU (Lyon) – Juillet 2022. Construit en bordure ouest du Rhône, non loin de la Place Bellecour, l’Hôtel Dieu a été jusqu’en 2010 un centre hospitalo-universitaire dépendant des Hospices Civils de Lyon. Classé monument historique en 2011 en raison de sa grande richesse architecturale – il comprend entre autres une chapelle de style baroque dédiée à Notre Dame de la Pitié et un cloître datant du XVIIe siècle, ainsi qu’un grand dôme dessiné par l’architecte Jacques-Germain Soufflot –, cet ensemble de bâtiments est resté plusieurs années désaffecté. C’est en 2015 que commencent d’importants travaux de réhabilitation. En 2018, l’Hôtel Dieu, reconverti partiellement en hôtel de luxe, ouvre ses portes au public. Celui-ci peut désormais déambuler dans les différentes cours qui ont été généreusement arborées et fréquenter les nombreuses boutiques situées au rez-de chaussée. Un projet de musée médical et anatomique est à l’étude…
VANNES (Morbihan) – Juin 2022. Sur les rives nord du Golfe du Morbihan, Vannes est une commune d’un peu plus de 50 000 habitants située au sein d’une aire urbaine de près de 160 000 habitants. Préfecture du département du Morbihan, cette ville moyenne est devenue au fur et à mesure du temps un centre économique prospère et une destination touristique de plus en plus prisée. La vieille ville, enfermée dans ses remparts et groupée autour de la cathédrale Saint-Pierre, possède un important patrimoine de maisons à pans de bois, dites aussi à colombage (cf. photo) ; on en compte près de 220. Les plus anciennes de ces demeures à colombage datent du XVe siècle. Les rez-de-chaussée sont occupés depuis l’origine par des boutiques ; c’est ainsi que l’on retrouve certaines enseignes originelles sur les murs de ces maisons.
JAFFA (Israël) – Mai 2022. Jaffa, qui signifie « belle » en hébreu, est un quartier situé au sud de Tel Aviv. C’est dans cette partie de la ville que tout a commencé : selon les fouilles réalisées, le peuplement remonterait à 3 500 ans av. J.-C., ce qui en fait l’un des plus vieux ports au monde. Ce n’est qu’en 1906, que des Juifs quittent Jaffa, alors surpeuplée, pour établir au nord le premier quartier de Tel Aviv, l’actuel Neve Tsedek. Depuis avril 1950, Jaffa et Tel Aviv ne constituent plus qu’une seule et même municipalité. Aujourd’hui, Juifs et Arabes vivent au sein de ce quartier historique dans une atmosphère relativement apaisée. Au-dessus du port s’élève le vieux Jaffa (cf. photo) avec son lacis de ruelles bordées d’anciennes demeures ottomanes dans lesquelles résident désormais de riches Israëliens.
TEL AVIV (Israël) – Mai 2022. Surnommée « la Bulle » pour son ambiance paisible et tolérante, Tel Aviv située sur la côte ouest d’Israël en est le poumon économique et culturel. Cette grande métropole de plus de 3,5 millions d’habitants est en pleine mutation urbanistique. De nombreux gratte-ciel apparaissent désormais sur son flanc est, et c’est notamment le cas des trois tours Azrieli (la tour circulaire de 195 m de haut, la tour triangulaire de 179 m, et la tour carrée de 164 m). Si Tel Aviv se transforme à vive allure, il n’en demeure pas moins qu’elle a su préserver son patrimoine architectural datant des années 1930. En 1933, le Bauhaus, courant artistique novateur tant sur le plan du design des objets que des formes architecturales des habitations, vient d’être interdit en Allemagne. Nombre d’architectes juifs qui avaient étudié en Europe fuient le nazisme et s’installent à Tel Aviv. Pour accueillir les flux de migrants juifs, ils se lancent avec enthousiasme dans la construction de nombreux immeubles de style Bauhaus. La métropole tel-avivienne compte aujourd’hui le plus grand nombre au monde de bâtiments de ce style, soit 4 000 édifices aux formes géométriques et aux façades blanches (cf. photo). Cette singularité a contribué au classement de la « ville blanche » au Patrimoine mondial de l’UNESCO.
LA VILLA MAJORELLE (Nancy) – Mai 2022. La villa Majorelle, demeure typique de l’Art nouveau français, dénommée autrefois villa Jika, est l’ancienne propriété de l’artiste et entrepreneur Louis Majorelle. Construite entre 1901 et 1902 à proximité de ses ateliers, dans le quartier appelé alors Médreville situé à l’ouest de Nancy, Majorelle fait appel à l’architecte parisien Henri Sauvage ; celui-ci travaillera en collaboration avec Lucien Weissenburger. L’ameublement intérieur et la ferronnerie sont dessinés et réalisés par Majorelle, les peintures sont confiées à Francis Jourdain, les vitraux à Jacques Gruber et la céramique intérieure comme extérieure à Alexandre Bigot. Si la presse artistique est enthousiaste, soulignant l’harmonie intérieur/extérieur de la villa, la presse locale n’en parle pas, sans doute désappointée devant l’exubérance des formes – avec de nombreux motifs floraux – et la modernité du projet.
MONTEVIDEO (Uruguay) – Avril 2022. La Place de l’Indépendance (Plaza Independencia) marque la frontière entre la vieille ville et le centre moderne. Toujours animée, cette place centrale est entourée par plusieurs édifices, entre autres le théâtre Solis, le Palacio Estévez et le Palacio Salvo (cf. photo). Ce dernier inauguré en 1928 est sans conteste le bâtiment le plus emblématique de Montevideo. Ce gratte-ciel de 27 étages et de près de 100 mètres de haut est une véritable folie architecturale de style Art déco éclectique signée par l’architecte italien Mario Palanti. La tour du Palacio Salvo, aux formes saillantes et aux allures gothiques et néoclassiques, confère à ce palais un côté extravagant et une richesse patrimoniale à la Place de l’Indépendance.
SANTIAGO (Chili) – Avril 2022. La Place d’Armes (Plaza de Armas) est une place emblématique située dans le cœur historique de Santiago. Depuis l’époque coloniale, la vie publique se concentre sur cette vaste place entourée de grands bâtiments coloniaux, notamment la mairie à l’est, la cathédrale métropolitaine à l’ouest, le bureau de poste central et le musée d’histoire du Chili au nord-est. Ce dernier, de style néoclassique, se trouve dans le Palais de la Real Audiencia (à droite sur la photo), siège des Cours royales de justice. Avant d’abriter le musée, ce bâtiment imposant, construit entre 1804 et 1807, fut entre autres le siège du gouvernement chilien. Les tours cristallines qui jouxtent la Poste complètent la Place d’Armes.
LE MUSÉE DE LA CHASSE ET DE LA NATURE ((Paris – 3e) – Mars 2022. Situé à Paris au sein des hôtels de Guénégaud et de Mongelas dans le quartier du Marais, le musée de la Chasse et de la Nature a rouvert ses portes en juillet 2021 après deux ans de travaux. L’hôtel de Guénégaud est un hôtel particulier dessiné au début des années 1650 par l’architecte François Mansart. Parfait exemple de l’hôtel parisien du milieu du XVIIe siècle, il se compose d’un corps principal (cf. photo), de deux ailes en retour et d’un bâtiment donnant sur rue. L’ensemble est empreint d’une grande sobriété. Classé Monument historique en 1962, l’hôtel de Guénégaud est l’un des tout premiers hôtels à être restauré dans le cadre des plans de sauvegarde du Marais décidés par André Malraux. Depuis 1964, la ville de Paris le loue à la Fondation de la Maison de la Chasse et de la Nature. Celle-ci a été créée par un couple d’industriels des Ardennes, François et Jacqueline Sommer. Le musée de la Chasse et de la Nature occupe depuis 2007 un autre hôtel particulier du début du XVIIIe siècle, l’hôtel de Mongelas, œuvre de Nicolas Liévain.
L’INSTITUT DU MONDE ARABE (Paris – 5e) – Mars 2022. Situé au cœur de Paris, dans le 5e arrondissement, l’IMA est un institut culturel français consacré au monde arable. Ouvert à la fin de l’année 1987, il est l’œuvre d’un collectif d’architectes (Jean Nouvel et Architecture-Studio). Bien que la construction de l’IMA ait été inscrite sur la liste des grands travaux voulus par le Président François Mitterand, c’est sous le septennat de Valéry Giscard d’Estaing que cela sera réalisé en vue d’améliorer les relations diplomatiques entre la France et les pays arabes. Une des particularités architecturales de ce bâtiment est sa façade sud composée de 240 moucharabiehs munis de diaphragmes qui peuvent s’ouvrir et se fermer en fonction de l’ensoleillement (cf. photo). Le bâtiment reçoit le prix de l’Équerre d’argent en 1987.
DUBAÏ FRAME (Dubaï) – Décembre 2021. Difficile de ne pas remarquer l’impressionnant édifice Dubaï Frame lorsque l’on arrive dans la ville par la voie express venant de l’aéroport international. Rappelant un cadre photo, cette mégastructure de 150 m de haut sur 95 m de large a été conçue par l’architecte Fernando Donis. Ouverte en 2018, Dubaï Frame est la plus haute structure au monde en forme de cadre. Elle a été pensée comme une porte d’entrée métaphorique entre le passé de Dubaï et son présent tourné vers l’avenir. Du sommet du bâtiment on dispose d’une vue panoramique sur les deux facettes de la cité émiratie : les vieux quartiers de Deira d’un côté, et la Skyline avec ses skyscrapers les plus hauts du monde de l’autre. De la plateforme située entre les deux piliers latéraux, on peut déambuler sur une plateforme en verre d’où l’on admire les jardins au pied du Cadre.
ROME (Italie) – Novembre 2021. Située au centre-ouest de la péninsule italienne, Rome compte près de 3 millions d’habitants et son aire urbaine en rassemble plus de 4,3 millions, ce qui en fait la ville la plus peuplée d’Italie. Avec ses 1 285 km2, elle est la troisième ville la plus vaste d’Europe après Moscou et Londres – Paris intra-muros avec ses 105 km2, est 12 fois moins étendu. En raison de son histoire très ancienne, Rome dispose d’un patrimoine très riche : au fil des rues et au détour des avenues, le promeneur découvre une multitude de monuments, musées, églises, colonnes et points de vue. D’ailleurs, elle est la ville au monde qui compte le plus de monuments ! C’est ainsi que dès le XVIIe siècle, lors de l’inauguration du Grand Tour par les Anglais, elle est une des destinations incontournables des jeunes nobles européens venus parfaire leur éducation en admirant les beautés antiques. Le Palazzio Colonna par exemple construit dès le XIVe siècle sur des ruines romaines fait partie de ces merveilles patrimoniales que renferme la Ville Éternelle. À l’intérieur de ce palais, on découvre entre autres une luxueuse et longue (76 m) galerie où sont accrochées les œuvres rassemblées par le cardinal Girolamo 1er (cf. photo). Cette galerie demeure le symbole de l’âge d’or du palais, et fut immortalisée dans la scène finale du film Vacances romaines avec Audrey Hepburn et Gregory Peck.
TORONTO (Canada) – Octobre 2021. Située sur la rive nord-ouest du lac Ontario, la ville de Toronto compte plus de 2,9 millions d’habitants dans ses limites, faisant d’elle la quatrième ville la plus peuplée d’Amérique du Nord. Elle est au cœur de la mégalopole du Golden Horseshoe qui comprend plus de 9,2 millions d’habitants, soit le quart de la population canadienne. Ville mondiale, Toronto est le centre financier, bancaire, commercial du Canada anglophone, et c’est un des pôles les plus multiculturels et cosmopolites au monde : au sein de l’aire urbaine torontoise se côtoient des individus de plus de 200 origines ethniques différentes, et près de la moitié de ses résidents sont nés en dehors du Canada.
Le centre de Toronto comprend de nombreux gratte-ciel (plus de 70 tours d’une hauteur de 150 mètres), notamment dans le Financial District (cf. photo), quartier d’affaires traversé par Bay Street où s’alignent toutes les banques du monde ; cette artère bourdonnante en journée est souvent dénommée Wall Street.
MONTRÉAL (Canada) – Octobre 2021. Avec ses 1,8 million d’habitants, Montréal est la deuxième agglomération la plus peuplée du Canada après Toronto. Elle est également la plus grande ville francophone du continent américain. Située au bord du fleuve Saint Laurent, Montréal a développé très tôt – dès le début du XIXe siècle – une importante activité portuaire, activité qui aura pour conséquence une augmentation de sa population. Au cours du temps, cette ville est devenue un assemblage, un patchwork de quartiers à l’ambiance différente. Sur un espace assez restreint, on passe du Downtown avec ses grandes tours de bureaux aux quartiers résidentiels huppés de Westmount et d’Outremont situés sur les pentes du Mont-Royal, et on rejoint en peu de temps le quartier de Mile End à l’atmosphère familiale et décontractée (cf. photo). Ce dernier quartier, qui connaît un processus de gentrification depuis les années 1980, est considéré comme le cœur de la scène artistique indépendante de Montréal.
LA BOURSE DU COMMERCE – COLLECTION PINAULT (Paris 1er) – Septembre 2021. Après le Palais Grassi et la Pointe de la Douane à Venise, François Pinault a ouvert le 22 mai 2021 son troisième musée consacré à l’art contemporain dans l’ancienne Bourse du Commerce. Situé dans le quartier des Halles à Paris, cet édifice circulaire surmonté d’une imposante coupole date des années 1880. À son emplacement, avait été construit au XVIIIe siècle une Halle aux grains de forme également circulaire, dont ont peut encore voir quelques arches et un magnifique escalier à double révolution. La Bourse du Commerce s’installe donc après d’importants travaux confiés à l’architecte Henri Blondel en 1889 : la coupole est alors transformée (cf. photo). En 2016, la Mairie de Paris et François Pinault annoncent le départ de la Chambre de commerce et l’installation d’une partie des collections d’art contemporain de l’homme d’affaires au sein de ce bâtiment. L’architecte Tadao Ando sera chargé par F. Pinault d’en restructurer l’intérieur. Il réalise entre autres une coursive intérieure de 91 mètres de circonférence, culminant à 9 mètres de hauteur et ouvrant le regard vers la verrière.
PERAST  (Monténégro) – Août 2021. Cet ancien village de pêcheurs, situé sur la rive nord des Bouches de Kotor, est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Perast, qui compte aujourd’hui un peu plus de 350 habitants, a connu son apogée aux XVIIe et XVIIIe siècles grâce à un commerce maritime florissant auquel son importante marine marchande prenait part. Ce fut alors l’âge d’or de la construction pérastoise. En effet, les Vénitiens s’y installent et confient aux marins de la ville des postes à responsabilité dans leur flotte. Les entreprenants capitaines de navires se firent construire pour leur retraite de magnifiques palais, que l’on peut encore admirer aujourd’hui le long du front de mer et sur les flancs de la colline Saint-Élie.
Face à Pérast, on découvre un îlot artificiel de 3 000 m2 dénommé l’île Notre-Dame du Rocher. Sur cette minuscule île a été érigée au XVIIe siècle une église (cf. photo). Agrandie au XVIIIe siècle, elle dispose d’un dôme octogonal et d’une tour avec un clocher, lui donnant ainsi un aspect assez baroque.
PODGORICA  (Monténégro) – Août 2021. Située à la confluence des rivières Moraca et Ribnica, la ville de Podgorica est la capitale du Monténégro, petit pays des Balkans de 13 810 km2 qui a proclamé son indépendance en juin 2006. L’agglomération urbaine de Podgorica, qui compte 185 000 habitants, possède une grande diversité de styles architecturaux, diversité qui reflète l’histoire mouvementée de cette ville et du pays. On y trouve des bâtiments et des maisons dans le plus pur style turc et d’autres dans un style clairement européen. Le quartier turc comprend encore quelques belles demeures (cf. photo).
MOSTAR  (Bosnie-Herzégovine) – Août 2021. L’agglomération urbaine de Mostar, qui compte un peu plus de 100 000 habitants, est située à 130 kilomètres au sud-ouest de Sarajevo. Après que la Bosnie-Herzégovine ait déclaré son indépendance vis-à-vis de la Yougoslavie, Mostar, a été l’objet de nombreux combats lors de la guerre de Bosnie-Herzégovine (1992-1993). Trois camps s’y affrontèrent : les Croates, les Serbes et les Bosniaques. Si le Vieux Pont (Stari Most) détruit par l’artillerie bosno-croate en novembre 1993 a été reconstruit en 2004, il n’en demeure pas moins que de nombreux immeubles portent encore aujourd’hui les stigmates du conflit à l’instar de la « Banque de verre » située dans la partie ouest de la ville (cf. photo). Autrefois couvert de vitres, ce squelette de béton anguleux fut pendant la guerre utilisé par les snipers bosno-serbes, puis bosno-croates pour tirer en direction de Mostar-Est. Implanté à proximité de la ligne de front, cet édifice de dix étages a évidemment été pris pour cible par les différents belligérants. Construit juste avant la guerre, ce bâtiment était le siège de la Banque du commerce de Mostar.
SARAJEVO  (Bosnie-Herzégo-vine) – Août 2021. Capitale de la Bosnie-Herzégovine, Sarajevo est parfois dénommée la « Jérusalem de l’Europe » car les quatre grandes religions y vivent ensemble dans un petit périmètre. C’est d’ailleurs l’une des seules villes européennes à disposer d’une église catholique, d’une église orthodoxe, d’une synagogue et d’une mosquée dans le même quartier. Cette diversité religieuse et culturelle n’a malheureusement pas empêché les conflits et les destructions. Ces dernières semblent faire partie de l’histoire de cette ville qui, par quatre fois en cinq siècles, a dû affronter le chaos, les flammes et les obus (du 7 au 10 novembre 1480 ; du 22 au 25 octobre 1697 ; le 19 août 1878 ; du 5 avril 1992 au 29 février 1996). Cette ville, qui compte aujourd’hui 700 000 habitants, est aussi connue pour avoir été le théâtre d’un des attentats les plus célèbres de l’histoire : l’assassinat le 28 juin 1914 de l’archiduc François-Ferdinand d’Autriche et de son épouse Sophie, duchesse de Hohenberg par Gavrilo Princip. L’attentat s’est déroulé juste à côté du pont Latin (cf. photo). Plusieurs fois détruit, ce vieux pont, qui enjambe la Miljacka, doit son nom à l’ancien quartier voisin de Latinluck Frenkluk (« Latin français ») où vivait la communauté catholique.
BELGRADE  (Serbie) – Août 2021. Située à la charnière entre l’Occident et l’Orient, Belgrade ou Beograd (la ville blanche) a connu une histoire mouvementée, ponctuée d’innombrables conflits dont le dernier en date est encore dans toutes les mémoires : au cours de la guerre du Kosovo, Belgrade a été bombardée en 1999 par l’OTAN. Cette cité, implantée à la confluence de la Save et du Danube, a connu de nombreuses invasions : elle a été romaine, byzantine, hongroise, serbe, autrichienne, ottomane, puis capitale de la Serbie en 1878. L’agglomération de Serbie compte aujourd’hui 1,7 millions d’habitants, ce qui représente 24 % de la population totale de Serbie. Comme dans l’ensemble de la Serbie, ce sont les chrétiens serbes orthodoxes qui constituent la plus importante communauté religieuse de la ville de Belgrade (85 à 90 %). L’église orthodoxe de Saint-Sava est à la hauteur de l’importance de cette communauté religieuse (cf. photo). Avec ses 3 500 m2, ses quatre clochers hauts de 44 mètres, et sa coupole de 70 mètres, cette église de style serbo-byzantin, achevée en 2019, est la deuxième plus grande église chrétienne orthodoxe au monde, et elle possède la plus grande coupole en mosaïque du monde.
LE CHÂTEAU DU MARAIS  (Essonne) – Août 2021. Situé sur le ban de la commune du Val-Saint-Germain, le château du Marais a été construit à la fin du XVIIIe siècle par l’architecte Jean-Benoît-Vincent Barré pour Jean Le Maître de La Martinière. De pur style Louis XVI, d’inspiration palladienne, cet hôtel particulier est installé au sein d’un vaste domaine environné de forêt : face à la cour d’entrée, une grande pièce d’eau de plus d’un demi-kilomètre de long a été aménagée – toujours présente –, et à l’arrière, les jardins à la française créés au XIXe siècle n’existent malheureusement plus. La façade sur cour (cf. photo) comprend en sa partie centrale un portique composé de quatre colonnes doriques, surmonté d’un attique avec à sa partie supérieure un dôme carré. Cette demeure a appartenu à plusieurs familles dont les de Noailles, de Castellane, de Talleyrand-Périgord, et de Pourtalès.
LE CHÂTEAU DE RAMBOUILLET  (Yvelines) – Août 2021. Les premiers éléments du château de Rambouillet, situé au sud-ouest de Paris, remontent à 1374 exactement. Depuis cette date, le château connaîtra de nombreux transformations et aménagements. Le château deviendra au fur et à mesure du temps un lieu très prisé par les princes et les souverains jusqu’aux présidents de la République de la Ve République. Georges Pompidou et Valéry Giscard d’Estaing aimaient y organiser des chasses dans le domaine de 980 ha situé au sein de la forêt de Rambouillet. Ce sera également un haut lieu de la diplomatie : on y invitera de nombreux chefs d’État, têtes couronnées et personnalités étrangères. Le parc à la française a été conçu par Fleuriau d’Armenonville en 1700. Il comprenait terrasses, parterres et alignements de tilleuls. Par la suite des pièces d’eau y seront aménagées.
LE CHÂTEAU DE MAINTENON  (Eure-et-Loir) – Août 2021. Le château de Maintenon, qui a connu plusieurs vies entre le XIIIe et le XIXe siècle, serait probablement resté anonyme, s’il n’avait pas accueilli Françoise d’Aubigné, plus connue sous le nom de Marquise de Maintenon, seconde épouse du Roi Louis XIV. Celle-ci acquiert le château en 1674 grâce à une gratification financière de Louis XIV. En 1698, sans descendance, elle lègue le domaine à sa nièce, Françoise Amable d’Aubigné. Dès son acquisition, Madame de Maintenon et le Roi feront réaliser de nombreux travaux, notamment les jardins (cf. photo). C’est André Le Nôtre, le jardinier personnel de Louis XIV, qui concevra le parc et les jardins à la française. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le jardin sera transformé en dépôt de munitions. Il faudra attendre le début des années 1950 pour que le tracé du jardin soit recomposé.
LA SAMARITAINE  (Paris – 1er) – Juillet 2021. Fermé en 2005, le Grand Magasin la Samaritaine a rouvert ses portes en juin 2021. Située entre la rue de Rivoli et la Seine, et fondée en 1870 par Ernest Cognacq, puis gérée à partir de 1872 avec son épouse Marie-Louise Jaÿ, la Samaritaine devient progressivement un véritable empire, une ville dans la ville : à la mort d’Ernest Cognacq en 1925, le Grand Magasin, couvrant 48 000 m2, compte entre 3 000 et 6 000 vendeurs, 375 caissiers et 800 à 1 500 employés aux expéditions. En 1885, le couple Cognacq-Jay choisit l’architecte Frantz Jourdain, promoteur de l’Art Nouveau, pour construire le magasin 2. Jourdain propose une vaste construction de métal et de verre avec un décor polychrome. Ainsi, pour laisser pénétrer généreusement la lumière, une vaste verrière de 1 500 m2 coiffant l’atrium est réalisée. Au centre de ce dernier, on découvre un magnifique escalier constitué d’éléments de ferronnerie Art Nouveau (cf. photo). Au cours des années 1920, le magasin 2 sera agrandi – par l’architecte Henri Sauvage –, et se parera d’une façade en pierre côté Seine.
VIENNE  (Isère) – Juillet 2021. Cette sous-préfecture de 30 000 habitants, située au sud-est de la France à 30 km de Lyon, n’est pas seulement un centre administratif, c’est également une ville renfermant nombre de richesses patrimoniales, notamment dans son centre historique : le Temple d’Auguste et de Livie, la Cathédrale Saint-Maurice, l’Église Saint-André-le-Bas avec son petit cloître du XIIe siècle, ou encore le Théâtre romain (cf. photo). Ce dernier, adossé au mont Pipet, était l’un des plus vastes de la Gaule romaine. Son diamètre (131 m) dépasse celui du théâtre d’Orange, et n’est que d’un mètre inférieur à celui du grand théâtre de Marcellus à Rome. Il sert en juillet de chaque année d’espace musical pour le fameux festival de Jazz : « Jazz à Vienne ».
L’HÔTEL DE LA MARINE  (Paris – 8e) – Juillet 2021. L’hôtel de la Marine qui, avec l’hôtel de Crillon, borde le côté nord de la Place de la Concorde, constitue un ensemble architectural créé au XVIIIe siècle par Ange-Jacques Gabriel, Premier architecte du Roi. Construit en 1758, il abrita pendant une trentaine d’années le Garde-Meuble de la Couronne. Cette institution, ancêtre du Mobilier national, était chargé du choix, de l’achat et de la conservation du mobilier du Roi. Après la Révolution, en 1799, la Marine s’y installe et y reste pendant plus deux siècles, jusqu’en 2015. Au cours de ces cinq dernières années, en vue de le transformer en musée, l’hôtel de la Marine a subi d’importants travaux de restauration. Désormais, on peut entre autres y voir, au sein du salon diplomatique, le bureau de style Louis XV sur lequel Victor Schoelcher, alors sous-secrétaire d’État à la Marine et aux Colonies, a signé le décret d’abolition de l’esclavage en France (le 27 avril 1848) (cf. photo), et au sein du salon diplomatique se trouve derrière une porte dérobée un espace étroit permettant aux espions de venir écouter, en toute discrétion, les conversations qui se tenaient dans ce salon.
AVIGNON  (Vaucluse) – Mai 2021. Cette préfecture du Sud de la France n’est pas seulement un centre administratif, c’est aussi une ville renfermant de nombreuses richesses patrimo-niales, notamment dans son centre historique : se balader dans ses ruelles étroites donne l’impression de se retrouver plusieurs siècles en arrière, notamment lorsque l’on débouche sur la place Crillon – anciennement dénommée place de la Comédie – sur laquelle subsiste encore la très belle façade du théâtre d’Avignon construit en 1732 (cf. photo). Jusqu’à la création de ce théâtre, Avignon ne disposait pas de salle de spectacle : les troupes jouaient leurs pièces dans les salles de jeux de paume. Il sera en fonction de 1734 à 1824, date à laquelle on érigea place de l’Horloge l’opéra d’Avignon. L’ancienne comédie d’Avignon, qui était un théâtre à l’italienne, est l’œuvre de Thomas Lainée, architecte qui a notamment travaillé sur la décoration de la chapelle royale du château de Versailles.
LA VILLA ZILVELI  (Paris – 19e) – Avril 2021. Construite à flanc de colline, sur la butte Bergeyre, cette maison, abandonnée depuis de nombreuses années, est aujourd’hui dans un état de délabrement avancé. Elle a été construite en 1933 par l’architecte Jean Welz (1900-1975) pour Athanase Zilveli, un ingénieur grec. L’architecte, ancien assistant d’Adolph Loos, imagine un édifice de 20 mètres de long sur 4,5 mètres de large reposant sur de frêles piliers cruciformes en béton armé et s’élevant à 5 mètres au-dessus du sol. Cette sorte de boîte suspendue est un exemple typique de l’architecture moderniste de l’Entre-deux-guerres. La fenêtre qui se trouve à l’avant – sur la façade ouest – offre une vue spectaculaire sur la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre. L’artiste Jean-Paul Goude tombe amoureux de cette villa et décide de la racheter en 2019. Au cours des prochaines années, elle sera entièrement détruite et reconstruite au plus près du modèle original, tout en tenant compte des nouvelles normes, notamment environnementales, et en s’appuyant sur les techniques modernes de construction.
LA CITÉ DES FLEURS  (Paris – 17e) – Avril 2021. Au cœur de la partie populaire du 17e arrondissement de Paris se cache un pittoresque et séduisant ensemble immobilier aux allures de petit village : la Cité des Fleurs. Située entre l’avenue de Clichy et la rue de la Jonquière, cette allée piétonne longue de 320 m est une véritable parenthèse de verdure. Une fois son portail franchi, l’agitation urbaine du quartier des Batignolles n’est plus qu’un lointain souvenir… Créée en 1947 par deux propriétaires (Jean-Edmé Lhenry et Adolphe Bacqueville de la Vasserie), la Cité des fleurs a trouvé rapidement son identité et son unité urbanistiques et architecturales grâce à l’établissement de plusieurs conventions réglementant la construction des habitations et l’aménagement des espaces extérieurs : l’alignement des façades, la limitation du nombre d’étages, la hauteur des murs mitoyens, la disposition des cours et jardins, l’aménagement des grilles de clôture ou encore les arbres obligatoires. Cette voie privée, rythmée par trois placettes circulaires et jalonnée d’élégants hôtels particuliers et de charmantes maisons aux styles architecturaux variés disposant d’un jardin fleuri sur l’avant, demeure près de deux siècles après sa création un témoin unique de l’architecture éclectique du XIXe siècle et d’un certain aménagement urbain offrant une large place à la nature.
LA CATHÉDRALE SAINT-ALEXANDRE-NEVSKY  (Paris – 8e) – Mars 2021. En venant du boulevard de Courcelles par la rue Pierre-le-Grand, on découvre l’église orthodoxe russe avec son imposante flèche de 48 m de haut. Classée Monument Historique depuis 1981, elle est le premier lieu de culte permanent pour la communauté russe orthodoxe à Paris. Environ un millier de Russes résident de façon temporaire ou permanente au XIXe siècle à Paris ; ils ne disposent pas de lieu de culte autre que celui situé à l’ambassade de Russie à Paris. Après de nombreuses péripéties, à la fin de la décennie 1850, Napoléon III donne son accord pour la construction d’une église permanente. La cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky sera consacrée en septembre 1861. En forme de croix grecque, elle a un style russo-byzantin (moscovite à l’extérieur et byzantin à l’intérieur). Chaque branche de la croix est terminée par une abside qui porte elle-même une petite pyramide couronnée d’un magnifique bulbe doré. La cathédrale renferme de nombreuses peintures et icônes exécutés par Théodore Bronnikov.
LES VILLAS  (Deauville – Calvados) – Décembre 2020. Encouragé par le Duc de Morny, demi-frère de Napoléon III, Joseph Olliffe, médecin de l’ambassade d’Angleterre, investit en 1859 avec le banquier Armand Donon, de la Banque ottomane, plusieurs centaines de milliers de francs or pour l’achat de près de 250 ha de terrains marécageux sur le ban de la commune de Deauville. Avec l’architecte-urbaniste Desle-François Breney, ils veulent créer, à l’image de Cabourg ou d’Houlgate, une nouvelle « colonie » balnéaire ; ils souhaitent également en faire un « Paris d’été », une « ville de plaisirs ». En l’espace de dix ans, le petit village de Deauville qui ne compte que 120 habitants à la fin de la décennie 1850 va devenir une véritable ville avec une gare ferroviaire, une infrastructure portuaire, un hippodrome, un établissement de bain, un casino, une digue-promenade de 1 800 m, et bien sûr de nombreuses résidences (villas) toutes luxueuses et plus élégantes les unes que les autres (cf. photo). En effet, les architectes dessineront les plans des villas dans ce que l’on appelle le style éclectique, un savant mélange de styles régionaux et historiques. Ces villas doivent être ostentatoires et afficher la réussite sociale de leur propriétaire, partout l’inattendu, partout l’élégance, partout la fantaisie : ici un chalet russe, à côté une maison hollandaise, plus loin un manoir anglais…
PORTO  (Portugal) – Octobre 2020. La deuxième ville du Portugal est au centre d’une grande agglomération de près de 2 millions d’habitants. Bâtie sur des rives escarpées à l’embouchure du Douro, Porto est composée d’une partie haute, une sorte de plateau ondulant, au sommet duquel domine la tour de l’église des Clercs (Torre dos Clérigos) mesurant près de 76 mètres et qui a longtemps servi de phare pour les navires rentrant au port ; plus bas la cité historique glisse au fil des ruelles étroites et pavées vers le fleuve Douro. Cette ville, composée de demeures anciennes serrées les unes contre les autres, recouvertes de tuiles rouge (cf. photo), portent la marque d’un passé tourné vers les aventures maritimes en direction du Brésil. Juste en face de Porto, de l’autre côté du Douro, la grande ville de Vila Nova de Gaia dans laquelle se sont implantées un grand nombre de sociétés de vin de Porto, devient aujourd’hui, dans sa partie la plus proche du Douro, un haut lieu du tourisme et de la gentrification.
LIBRAIRIE LELLO E IRMÄO  (Porto – Portugal) – Octobre 2020. La librairie Lello, également connue sous le nom Librairie Chardron, est certainement l’une des plus belles librairies au monde. Située dans le centre historique de Porto (rue Carmelitas), elle a été inaugurée en 1906. Hormis sa superbe façade blanche moderniste et néogothique, ce qui en fait surtout sa renommée est son intérieur digne d’un monument historique : l’exubérance de la décoration en plâtre imitant le bois, la délicatesse de l’escalier à double volée et à double orientation, ainsi que les magnifiques vitraux placés au plafond, autant d’éléments qui donnent l’impression d’être dans un cabinet de curiosités dédié aux belles-lettres ou dans la merveilleuse bibliothèque de Poudlard (in la série romanesque Harry Potter).
LES ATELIERS DES CAPUCINS  (Brest – Finistère) – Septembre 2020. Les Ateliers des Capucins sont des anciens bâtiments de l’Arsenal de Brest. Ceux-ci ont été construits au début du XIXe siècle afin de répondre aux besoins de fabrication de nouvelles machines propulsives. Rétrocédés à la ville en 2009, ils sont reconvertis essentiellement en centre culturel – notamment une grande médiathèque – et commercial. Ce centre est désormais desservi par le premier téléphérique urbain de France qui traverse le fleuve côtier la Penfeld. Ces ateliers imposants sont constitués de trois nefs monumentales ; la nef centrale, dénommée la « place des machines », représente la plus grande halle couverte d’Europe avec ses 10 000 m2 de surface (cf. photo).
LE DOMAINE DE DAMPIERRE (Yvelines) – Août 2020. Au cœur de la vallée de Chevreuse, le domaine de Dampierre-en-Yvelines s’étend sur près de 400 ha et son château figure parmi les plus grands châteaux privés de la région parisienne. Il a été la propriété pendant plus de 400 ans de la famille de Luynes, et depuis 2018 de Franky Mulliez (propriétaire de l’entreprise Kiloutou). Fermé depuis 2016, le château de Dampierre, conçu par le Premier Architecte du roi Louis XIV Jules Hardouin-Mansart (1646-1708), est en pleine rénovation. Son architecture révèle un style classique par la rigoureuse disposition des fenêtres qui marque les étages. La façade est ornée de colonnes et d’un fronton antique.
Dessiné par André Le Nôtre (1613-1700), le parc du château est ouvert au public depuis avril 2019. Visiter le parc de ce château avec ses perspectives, ses carrefours en étoile, ses larges allées bordées de chênes, son petit pavillon XVIIIe (cf. photo), et son grand canal est déjà un voyage au sein des XVIIe et XVIIIe siècles…
LE CHÂTEAU DE BRETEUIL  (Yvelines) – Août 2020. Le château de Breteuil est une grande demeure située dans la vallée de Chevreuse, à 35 km au sud de Paris. Il présente une architecture du XVIIe siècle, comportant une cour carrée, entièrement enserrée de murs et bordée de fossés. Les différents bâtiments sont à structure en brique et remplissage sous enduit. Le château est entouré de jardins à la française et d’un jardin à l’anglaise, dit « jardin des Princes » ; il est ainsi nommé en l’honneur de l’amitié entre la famille de Breteuil et la famille royale anglaise. Il dispose également d’une orangerie, d’un colombier et d’un labyrinthe.
Plusieurs personnes issues de la famille Breteuil se sont illustrées au cours de l’histoire, notamment Gabrielle-Émilie Le Tonnelier de Breteuil, plus connue sous le nom d’Émilie du Châtelet (née à Paris en 1706 – morte à Lunéville en 1749), femme de lettres, mathématicienne et physicienne, estimée pour sa traduction en français des Principia Mathematica de Newton, et Louis Auguste le Tonnelier de Breteuil, ministre de Louis XVI, qui arrêta le cardinal de Rohan à Versailles (1785) lors du scandale de l’affaire du collier.
LE CHÂTEAU DE VAUX-LE-VICOMTE  (Seine-et-Marne) – Juillet 2020. Le château de Vaux-le-Vicomte, situé à 50 km au sud-est de Paris, est un château du XVIIe siècle (1653-1661) construit pour le Surintendant des finances de Louis XIV, Nicolas Fouquet. Celui-ci fait appel aux meilleurs artistes de l’époque pour ériger ce château : l’architecte Louis Le Vau, le peintre Charles Le Brun et le paysagiste André Le Nôtre. Impressionné par l’éclectisme et la modernité de ce château, le roi fera de nouveau appel à eux pour construire celui de Versailles.
Majestueusement disposée sur un axe nord-sud de plusieurs kilomètres, la demeure de Vaux-le-Vicomte surgit par un effet de plans successifs tel un décor de théâtre. Cette perspective traverse le château par le vestibule et le grand salon vitrés, de là on peut apercevoir la statue dorée d’Hercule deux kilomètres plus au sud. À Vaux-le-Vicomte, l’architecte va se dégager des conventions rigides de l’architecture de l’époque. Auparavant, on construisait les bâtiments en corps simples, constitués de pièces avec des ouvertures sur la cour et sur les jardins. Cette disposition obligeait à placer les pièces en enfilade. Louis Le Vau introduira le couloir central qui distribue à l’étage quatre appartements indépendants, les dotant ainsi d’une intimité jusque là inconnue. Cette disposition sera reprise par la suite dans tous les hôtels particuliers du monde entier.
LA MAISON DU PORT  (Anvers – Belgique) – Février 2020. La maison du port inaugurée en 2016 est le nouvel emblème de la cité anversoise. Elle est l’œuvre de l’architecte irako-britannique Zaha Hadid (1950-2016). L’Havenhuis est un édifice spectaculaire qui mélange deux styles architecturaux totalement diffé-rents : une caserne de pompiers du XIXe siècle à l’architecture rationnelle et une extension futuriste posée sur cette caserne. Cet ensemble abrite les bureaux de la Société portuaire d’Anvers. Fichée sur un pilier en béton, l’extension moderne de quatre niveaux et de plus de 100 mètres de long a la forme d’une proue de navire dont la coque facettée est un clin d’œil à la tradition diamantaire de la ville.
ANVERS  (Belgique) – Février 2020. La « Grand-Place » (Grote Markt), située dans le centre ancien d’Anvers à quelques centaines de mètres de l’Escaut, est de forme triangulaire. Elle est bordée d’élégants immeubles de style Renaissance dont les façades sont presque entièrement vitrées (cf. photo). Surmontées d’un pignon à redents – appelé également à pas de moineaux ou à gradins –, ces façades sont le symbole de l’habitat seigneurial. Les pignons à gradins seront repris par la puissante bourgeoisie des villes libres marchandes de l’Europe du Nord (Amsterdam, Bruges, Gand…) pour démontrer les pouvoirs qu’elle avait acquis.
LA VILLA & LES JARDINS EPHRUSSI DE ROTHSCHILD  (Saint-Jean-Cap-Ferrat) – Déc. 2019. La villa Ephrussi de Rothschild est un des plus beaux palais de style Renaissance italienne de la Côte d’Azur. Elle a été construite sur un sommet de la presqu’île du Cap Ferrat au début du XXe siècle (1907-1912) à la demande de la baronne Béatrice Ephrussi de Rothschild par les architectes Jacques-Marcel Auburtin et Aaron Messiah. On trouve aujourd’hui dans ce musée une très belle collection d’arts décoratifs de styles Louis XV et Louis XVI. Le grand salon est exceptionnel avec ses meubles raffinés et délicats et ses boiseries provenant de l’Hôtel de Crillon à Paris.
La villa est entourée de magnifiques jardins dominant la mer méditerranée : jardin à la française, jardins espagnol, florentin, japonais ou encore jardin exotique, et bien sûr une roseraie.
NAPLES  (Floride – USA) – Octobre 2019. La ville de Naples, créée en 1887 par un riche éditeur d’origine allemande, Walter Haldeman, est devenue au fur et à mesure du temps un lieu de villégiature très prisé par les grandes fortunes américaines. Située au nord des Everglades, cette station balnéaire de 22 000 habitants compte en effet un nombre important de millionnaires à la retraite. On pourrait dire que Naples est une vaste senior city de luxe… Il suffit de se promener sur l’artère principale de la ville – la 5th avenue – pour s’en rendre compte : les nombreux retraités bronzés, gominés et apprêtés s’y font admirer à bord de leurs décapotables de marque. On constate également l’opulence omniprésente lorsque l’on se promène dans le Old Naples le long de la 3rd avenue. Ici, s’étalent au milieu de vaste jardins manucurés de gigantesques villas de différents styles : le palais vénitien côtoie la maison coloniale bardée de bois (cf. photo), la demeure de style néo-gothique fréquente le pavillon à l’architecture organique ou la maison de style géorgien.
BOSTON  (Massachusetts – USA) – Septembre 2019. Boston est l’une des plus anciennes villes des États-Unis. Fondée en 1630 par des puritains anglais fuyant les persécutions religieuses de leur pays, elle se développe dès le XVIIe siècle : Harvard University est notamment fondée en 1636. Cette ville qui compte 15 000 habitants en 1750 jouera un rôle important au début de la Guerre d’indépendance américaine et sera le témoin d’évènements marquants, tels que le « massacre de Boston » (1770) et la « Boston Tea Party » (1773).
Boston est aujourd’hui une ville de 673 000 habitants – la zone métropolitaine bostonienne en compte plus de 4,6 millions –, ce qui en fait la dixième ville des États-Unis. Elle constitue le nord de la mégalopole du Nord-Est américain, communément dénommée BosWash, qui s’étend de Boston à Washington en passant par New York et Philadelphie.
Boston possède quelques quartiers résidentiels très recherchés par les catégories sociales aisées, notamment celui de Beacon Hill situé autour de la Massachusetts State House. Ce quartier est constitué de maisons victoriennes et de cottages en briques rouges aux jardinets bien entretenus. Coincé entre Pinckney Street et Mount Vernon Street, Louisburg Square, une place très british flanquée de façades néo-classiques et dotée d’un jardin central, en est le cœur verdoyant (cf. photo).
BUSAN  (Corée du Sud) – Août 2019. Officiellement orthographiée Busan, mais historiquement connue sous le nom de « Pusan », cette métropole de plus de 3,7 millions d’habitants est la deuxième plus grande ville de Corée du Sud après Séoul. Rappelons que pendant la guerre de Corée (1950-1953), Busan et son « périmètre » devinrent les seuls espaces non colonisés ou détruits par les Nord-Coréens. Cette ville est ainsi devenue la colonne vertébrale à partir de laquelle la Corée du Sud commença à se redresser sous l’égide des Nations unies. En quelques années, elle est devenue avec son important port – le plus grand du pays – le centre économique du sud-est de la Corée du Sud.
Cette ville dynamique renferme de nombreux quartiers pittoresques, à l’instar de celui de Gamcheon à l’ouest de Busan (cf. photo). Le village de Gamcheon est un ancien bidonville construit à flanc de montagne pendant la guerre de Corée pour accueillir les réfugiés. Sous l’impulsion d’artistes et de résidents locaux, il a été réhabilité à la fin des années 2000. Depuis, ce quartier est entre autres devenu un centre d’activités artistiques et un lieu incontournable pour les touristes qui viennent admirer les maisons repeintes dans des tons pastels, photographier les grandes fresques murales et visiter les galeries d’art.
SÉOUL  (Corée du Sud) – Août 2019. Séoul, cette ville de 11 millions d’habitants (plus de 25,6 millions dans son aire urbaine) n’est pas uniquement la capitale politique, économique et culturelle de la Corée du Sud, elle est devenue la quatrième mégapole la plus peuplée au monde après Tokyo, Jakarta et Delhi, et juste devant Mumbai. L’aire urbaine de Séoul est par ailleurs le lieu de résidence de la moitié de la population sud-coréenne.
À partir du milieu des années 1950, avec l’aide des États-Unis, Séoul s’est considérablement transformée, devenant le cadre d’une vaste reconstruction et d’une importante modernisation. Les tours de bureaux et les grands ensembles d’appartements – de style fonctionnaliste – se répandent alors un peu partout dans la ville au cours du boom économique des années 1980-1990 (cf. photo prise des hauteurs de la Lotte Tower). Conséquence de cette frénésie urbanistique, Séoul est aujourd’hui une des métropoles les plus denses et les plus polluées au monde.
LE CHÂTEAU DE CHANTILLY  (Domaine de Chantilly – Oise) – Juillet 2019. Le Domaine de Chantilly (Château, Parc et Grandes Écuries), situé sur la commune de Chantilly, est l’œuvre de différents propriétaires : Anne de Montmorency (XVIe siècle), les Bourbon-Condé dont le Grand Condé, cousin de Louis XIV (XVIIe siècle) et Henri d’Orléans, duc d’Aumale (XIXe siècle). À l’exception du « Petit Château », construit au XVIe siècle par Jean Bullant, le château actuel est une reconstruction du XIXe siècle – sur des plans de l’architecte Honoré Daumet – à la demande de l’avant dernier fils de Louis-Philippe 1er, Henri d’Orléans, duc d’Aumale (1822-1897). Commencée sous la Monarchie de Juillet, la réédification sera exécutée essentiellement de 1876 à 1882. Pendant les 25 ans où le duc d’Aumale résidera au Château, il n’aura de cesse d’embellir et de restaurer Chantilly. Actuellement, on peut admirer outre les Grands Appartements des princes de Condé et les appartements privés du duc et de la duchesse d’Aumale une galerie de peintures constituée de 550 œuvres allant de Raphaël, Sandro Botticelli à Nicolas Poussin en passant par Jean-Auguste-Dominique Ingres, Nicolas de Largillierre ou encore Élisabeth Vigée Lebrun. Mais ce qui a de plus inestimable, c’est certainement le précieux Cabinet des livres comprenant 19 000 ouvrages sur les 60 000 – dont 700 incunables – que compte la collection de Chantilly. Le duc d’Aumale légua l’ensemble à l’Institut de France, sous le nom de « musée Condé ».
THE VESSEL (Hudson Yards – New York) – Juin 2019. Longtemps déserté, le quartier de Hudson Yards se dévoile progressivement aux New-Yorkais et aux touristes… Ici, pas de record de hauteur :  les tours résidentielles et de bureaux dépasseront tout juste les 300 mètres de haut – ce qui fait déjà une hauteur très importante au regard des standards européens ! Ce nouveau complexe, situé à proximité de l’Hudson River et de la High Line, est certainement le plus ambitieux et le plus grand projet immobilier privé jamais réalisé aux États-Unis. Par ailleurs, cet ensemble, composé d’un vaste centre commercial, d’un hôtel, d’une salle de spectacle, de bureaux, de logements, de restaurants…, renferme de nombreuses innovations urbanistiques et technologiques : il dispose entre autres de son propre procédé de traitement des déchets, de sa station électrique anti-coupure de courant et d’un système de protection des équipements sensibles face aux éventuelles catastrophes naturelles (montée des eaux…).
The Vessel (le vaisseau) (cf. photo) est sans doute la pièce maîtresse de ce quartier posé au dessus du garage des trains du Long Island Railroad. The Vessel est une structure évasée de 15 étages placée au centre de l’espace public. Signé de l’artiste et designer anglais Thomas Heatherwick, cet édifice, qui ressemble à un nid d’abeilles, dispose de 154 escaliers interconnectés, 80 plateformes et de 2 500 marches. En 2017, lors de la présentation du projet, le New York Times l’avait qualifié d’« escalier menant nulle part »…
MINSK (Biélorussie) – Juin 2019. Située au centre de la Biélorussie, Minsk, sous domination soviétique pendant de longues années, est devenue progressivement au cours des trois dernières décennies une métropole moderne de plus de 2 millions d’habitants. Capitale de la République Bélarus, cette ville à la croisée de l’Orient et de l’Occident a été plusieurs fois envahie, détruite et brûlée. Fortement endommagée – à plus de 90 % – par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, Minsk a été rapidement reconstruite après la guerre. La plupart des monuments de la ville ont été détruits, et la reconstruction des années 1950 a laissé place à de vastes esplanades, de larges avenues et des immeubles bâtis dans le style du « Réalisme socialiste » (cf. photo de la place de la Victoire). Le centre de Minsk – le long de la perspective Niezalieznasci et de la rue Lienina entre autres – est certainement l’exemple le plus éclatant de l’architecture stalinienne au sein de l’espace post-soviétique.
FUNCHAL (Île de Madère – Portugal) – Avril 2019. Funchal, qui vient du mot portugais funcho signifiant fenouil, est une ville portugaise de la côte sud de l’île de Madère (à 800 km au large du Maroc). D’origine volcanique, cette île, d’une superficie de 750 km2, a la particularité d’être très verdoyante ; elle est d’ailleurs souvent dénommée l’« île aux fleurs ». Comptant près de 120 000 habitants, Funchal est le chef-lieu de la Région autonome de Madère, région qui regroupe les autres petites îles de l’archipel. Funchal est fondée en 1421, et est élevée au rang de ville en 1508 par le roi portugais Manuel 1er. En raison de sa position stratégique, le port de la ville de Funchal a été bombardé par la marine de guerre allemande en décembre 1916. Accrochée aux pentes des collines environnantes, cette ville est entre autres connue pour son port, sa cathédrale construite en 1514, et son hôtel de ville avec sa tour panoramique datant du XVIIIe siècle (cf. premier plan sur la photo).
PRAIA (Cap-Vert) – Avril 2019. La ville de Praia est la capitale de l’État du Cap-Vert (Cabo Verde en portugais). Située sur l’île de Santiago – la plus grande des neuf îles habitées de l’archipel –, Praia compte plus de 125 000 habitants sur les 540 000 que regroupe l’archipel. Au large des côtes du Sénégal (640 km), le Cap-Vert était inhabité avant l’arrivée des explorateurs portugais en 1456. Première colonie européenne dans les tropiques, elle sert de tête de pont à la traite des esclaves et au commerce triangulaire. En 1858, Praia acquiert officiellement et définitivement le statut de capitale du Cap-Vert et concentre les pouvoirs politique, religieux et économique. Sous domination portugaise, le Cap-Vert accède à l’indépendance en 1975. Avec l’indépendance, Praia connaît alors une explosion démographique, et en trente ans sa population va quadrupler. De nombreux habitants de toutes les îles y émigrent, et aujourd’hui la capitale accueille près d’un quart de la population du Cap-Vert. Cette population s’installe sur les pentes des collines (cf. photo), situées tout autour du quartier historique du « Plateau ».
DAKAR (Sénégal) – Avril 2019. Dakar, qui compte un peu plus d’un million d’habitants, est la capitale de la République du Sénégal. À partir des années 1970, sous la double action de l’exode rural et de l’accroissement naturel, la région dakaroise s’est considérablement développée : on estime aujourd’hui que l’agglomération de Dakar s’élève à plus de 3,6 millions d’habitants. Sa situation à l’extrémité occidentale de l’Afrique, sur l’étroite presqu’île du Cap-Vert, a, sans aucun doute, favorisé l’installation des premiers colons, colons qui d’emblée en tirent profit pour développer les échanges commerciaux, y compris hélas, la traite négrière atlantique. C’est avec les Français, à partir de la fin de la décennie 1850, que la ville se développe sur le « Plateau ». La ville grandit, absorbe bientôt industries et commerces de la ville de Rufisque, pour finalement supplanter Saint-Louis en 1902 au rang de capitale de l’Afrique-Occidentale française (AOF). Les empreintes urbanistique et architecturale françaises sont encore bien visibles sur le « Plateau » non loin de la Place de l’Indépendance – Place Protet du temps de la période coloniale – (cf. photo), avec notamment le Palais présidentiel, l’Hôtel de ville, la Gare ferroviaire ou encore le marché Kermel.
ART DECO DISTRICT (Miami Beach – Floride) – Février 2019. Miami, Miami Beach… deux entités urbaines distinctes, deux maires : d’un côté Miami Beach, joueuse, noctambule et bling bling, de l’autre, la Miami studieuse, innovatrice et artiste. Toutes deux regroupées sous un seul et même vocable « Miami ». Ces deux entités font partie du Grand Miami, une aire urbaine de plus de 6,1 millions d’habitants. Le nom de « Miami » vient d’un mot indien signifiant « eau douce ». Miami Beach, qui compte près de 100 000 habitants, est située sur une langue de terre jadis marécageuse et inhospitalière. Occupée en permanence à partir de la fin du XIXe siècle, Miami fut, à la suite d’un terrible ouragan, en grande partie détruite en 1926, faisant des milliers de sans –abri. La ville a été reconstruite à la fin des années 1920 dans un style très en vogue. Un des architectes les plus prolifiques de cette époque est sans conteste Henry Hohauser. Le style Art Deco – appellation qui lui est attribuée en 1968 – comporte plusieurs sous-ensembles stylistiques : Mediterranean Revival, Zig-Zag Moderne, Streamline et Depression Moderne. Le style de Miami Beach est plus simple, plus dépouillé que le style européen. Délaissé et délabré, le quartier était menacé de démolition dans les années 1970, mais plusieurs promoteurs se regroupèrent en 1976 pour réhabiliter le quartier au sein de la Miami Design Preservation League. Aujourd’hui, l’ensemble des immeubles d’habitation et des hôtels Art Deco d’Ocean Drive (cf. photo), de Collins et Washington Avenues ont retrouvé leur lustre d’antan.
WYNWOOD ART DISTRICT (Miami – Floride) – Février 2019. Situé juste en face de la baie de Miami Beach, le quartier de Wynwood – composé autrefois d’entrepôts – connaît depuis une quinzaine d’année un processus de gentrification : artistes et galeries d’art s’installent progressivement – on a compté à une certaine époque jusqu’à 70 galeries. Dans ce nouvel espace urbain en pleine restructuration, les lieux de rencontre ou expérimentaux, les espaces de projets, les food-courts, les bars et les restos se développent.
Mais ce quartier « branché » de Miami est surtout connu pour ses nombreuses peintures murales colorées. Les grands noms du Street Art y ont pignon sur rue (Eduardo Kobra, Evoca Uno entre autres). Autour de la NW 2nd Avenue et des 25th et 26th Streets, on trouve Wynwood Walls, un espace clos à ciel ouvert, couvert de magnifiques fresques murales. Wynwood Art District est fréquenté, surtout pendant les week-ends, par une jeunesse recherchant les boutiques de mode et les bistrots tendance, et par une foule de touristes venus du monde entier.
CATHÉDRALE DE LA SAINTE-TRINITÉ (Paris) – Janvier 2019. Bâtie au cœur de Paris dans le 7e arrondissement à l’emplacement de l’ancien siège de Météo France, cette cathédrale a été réalisée entre 2013 et 2016 sur les plans de l’architecte Jean-Pierre Wilmotte. La cathédrale de la Sainte-Trinité de Paris est une cathédrale orthodoxe de style byzantin et russe, surmontée de cinq bulbes traditionnels recouverts d’un alliage d’or et de palladium, ce qui leur confère un aspect mat. Ces cinq bulbes symbolisent le Christ et les quatre évangélistes du Nouveau Testament. Inspirée de la cathédrale de la Dormition de Moscou, la plus ancienne (1475) et la plus grande cathédrale du Kremlin, la cathédrale orthodoxe de Paris, qui dispose d’une superficie de 450 m2, est située entre la Tour Eiffel et la Seine. Ce lieu de culte fait partie du Centre spirituel et culturel orthodoxe russe (CSCOR) regroupant entre autres un auditorium, une école bilingue franco-russe, des salles d’exposition, une librairie et une maison paroissiale.
MONTEGO BAY (Jamaïque) – Décembre 2018. Avec ses près de 90 000 habitants, Montego Bay (Mobay pour les initiés) est la seconde ville de la Jamaïque. Cet ancien port sucrier est le pôle touristique le plus développé de la côte Nord de l’île de la Jamaïque. La zone touristique s’étend à l’est de la ville sur une quinzaine de kilomètres. C’est également un centre commercial et industriel conséquent avec une activité portuaire importante. Le square Sam Sharpe, avec le centre culturel et l’ancienne prison pour les vagabonds, marins turbulents et esclaves en fuite (The Cage), est le point le plus animé de Montego Bay. Ce square entouré d’immeubles colorés (cf. photo) connaît des encombrements automobiles quotidiens.
LA PISCINE (Roubaix – 59) – Novembre 2018. La Piscine, ou Musée d’art et d’industrie André Diligent, est un musée de la ville de Roubaix présentant des collections d’arts appliqués et de beaux-arts constituées à partir du XIXe siècle (tissus, pièces d’arts décoratifs, sculptures, peintures et dessins). Ce musée est installé dans une ancienne piscine de style art déco, construite entre 1927 et 1932 par l’architecte Albert Baert. C’est en 1990 que les pouvoirs publics valident le projet de reconversion de la piscine. Le chantier, qui s’échelonne de 1998 à 2001, est confié à l’architecte Jean-Paul Philippon. Le musée a été récemment remanié et agrandi afin de pouvoir accueillir entre autres de nouvelles œuvres du Groupe de Roubaix (groupe d’artistes du Nord de la France entre 1946 et le début des années 1970) et des expositions temporaires.
ABOU DABI (Émirats arabes unis) – Novembre 2018. Abou Dabi, parfois orthographié Abu Dhabi (signifiant « père de la gazelle »), est la capitale d’Abou Dabi, le plus grand émirat des Émirats arabes unis. Bien que l’on trouve des traces de civilisation plusieurs millénaires avant notre ère, ce territoire n’a été habité en permanence qu’à partir du XVIIIe siècle. Mais c’est au XXe siècle que la ville a connu une croissance importante, en grande partie grâce aux revenus du pétrole. L’agglomération d’Abou Dabi compte aujourd’hui près de 2,5 millions d’habitants.
Depuis l’an 2000, le développement économique du golfe Arabo-Persique entraîne de profonds changements économiques, culturels, urbanistiques et architecturaux dans les États de cette région, et notamment aux Émirats arabes unis. Après Dubaï, qui s’est lancée la première dans les travaux d’aménagements ambitieux, c’est au tour d’Abou Dabi de prendre en charge son développement urbain. Depuis quelques années, la ville s’étend en direction des îles voisines situées au nord-est de la ville (Saadiyat, Yas et Al Reem). La France participe au projet d’extension : après l’inauguration d’une antenne de l’université de Paris-Sorbonne en 2006, le Louvre Abu Dhabi, conçu par l’architecte Jean Nouvel, a été inauguré en 2017 (cf. photo). Installé sur l’île de Saadiyat (île du bonheur), le Louvre Abu Dhabi propose un parcours muséal où les œuvres des différents mondes, cultures et religions dialoguent entre elles. Les œuvres exposées proviennent du musée du Louvre mais également d’autres musées : par exemple du musée Guimet ou du musée du quai Branly.
DUBAÏ (Émirats arabes unis) – Novembre 2018. Simple port de pêche au début des années 1960, Dubaï a connu un développement hors du commun, puisque c’est aujourd’hui une grande métropole ultramoderne de près de 3 millions d’habitants qui rayonne dans tout le Moyen-Orient et plus largement dans l’ensemble du monde. La rapidité de son essor est due sans aucun doute à des moyens financiers considérables assurés par la manne pétrolière de l’émirat voisin, ainsi qu’à l’afflux d’une main d’œuvre bon marché venue des pays asiatiques.
Dubaï est la ville la plus peuplée et la plus connue des Émirats arabes unis. Cette renommée est à mettre au crédit de l’importante médiatisation de ses projets touristiques comme l’hôtel Burj Al Arab, le complexe résidentiel de trois archipels Palm Islands, la tour la plus haute du monde Burj Khalifa (828 m) ou encore la Dubaï Marina avec ses 200 immeubles et grattes-ciels (cf. photo). Tous ces projets sont présentés par les autorités dubaïotes comme étant un moyen de devenir d’ici quelques années la première destination touristique de luxe dans le monde.
ZURICH (Suisse) – Octobre 2018. Même si Zurich ne compte que 410 000 habitants et son agglomération 1,3 million, il n’en demeure pas moins qu’il s’agit bien d’une « ville mondiale », notamment en raison de son dynamisme économique et de son grand nombre d’établissements bancaires et financiers. Le GaWC (Réseau d’étude sur la mondialisation et les villes mondiales) de l’université de Loughborough (Royaume Uni) classe ainsi cette ville à la sixième place des centres bancaires et financiers dans le monde après Londres, New York, Hong Kong, Singapour et Tokyo. Par ailleurs, en 2018, le cabinet Mercer place Zurich en deuxième position parmi 231 villes dans le monde pour sa qualité de vie, juste derrière Vienne et devant Auckland et Munich. C’est en outre une ville cosmopolite comprenant 30 % d’étrangers appartenant pour une grande part aux catégories moyennes-supérieures et supérieures. Ces différentes caractéristiques qui font de Zurich une global city a également pour conséquence la cherté de la vie et tout particulièrement de l’immobilier. La « ville des banquiers » présente aussi un étonnant visage culturel, stimulé par ses 20 théâtres, sa cinquantaine de musées (le Kunsthaus Zürich entre autres) et ses quelques 100 galeries d’art.
LUCERNE (Suisse) – Octobre 2018. Posée au bord du lac des Quatre-Cantons et au pied des Alpes suisses, Lucerne compte un peu plus de 81 000 habitants et son agglomération en compte 210 000. Chef-lieu du Canton de Lucerne situé au centre de la Suisse, cette ville est connue pour son architecture du Moyen Âge très bien préservée. En effet, sa vieille ville (Altstadt), bordée au nord par le Museggmauer, un rempart de 870 m de long datant du XVIe siècle, est un véritable musée médiéval en plein air.
Lucerne est traversée par la Reuss au-dessus de laquelle on trouve plusieurs ponts couverts en bois, dont le Kapellbrücke (pont de la Chapelle) (cf. photo), devenu au fil du temps indissociable de la cité. Ce pont légendaire construit en 1333 au cœur du dispositif de fortification de la ville mesurait 280 m et était décoré de 112 peintures sur bois accrochées dans les triangles supérieurs formés par les poutres de la toiture. En août 1993, un incendie a ravagé le pont et consumé la majeure partie des peintures. Reconstruit, l’ouvrage a certes retrouvé ses formes d’antan, mais il faudra attendre longtemps avant qu’il ne retrouve sa patine.
SISIMIUT (Groenland) – Août 2018. Le Groenland, immense territoire peuplé de moins de 56 000 habitants, est une province autonome du royaume du Danemark. Cette île, la plus grande du monde avec près de 2,2 millions de km2, émerge entre les océans Arctique et Atlantique. Sa capitale Nuuk est l’une des plus petites capitales dans le monde avec un peu moins de 18 000 habitants seulement.
Dès les origines, on a pu observer chez les Inuit trois types d’habitat : 1/ la grande maison d’hiver, faite de tourbe et de pierre et pouvant abriter plusieurs familles ; 2/ le campement d’été sous une tente de peau, destiné à une seule famille au cours de la saison des pêches ; 3/ l’igloo (« maison ») de neige construit sur la banquise pendant les chasses. Il va sans dire que ce type d’habitation est maintenant remplacé dans les villages et les villes par des maisonnettes en bois de type scandinave bien souvent posées sur des pilotis ou disposant d’un soubassement en béton. On trouve également dans les villes des immeubles collectifs qui font parfois penser à nos HLM… Toutes ces constructions sont peintes de couleurs vives (cf. photo prise à Sisimiut, deuxième grande ville du Groenland avec 5 500 habitants ; elle est située sur la côte ouest à 40 km au nord du cercle polaire). Les tentes de peau et les igloos se font de plus en plus rares, à mesure que les motoneiges permettent aux chasseurs et aux pêcheurs de rentrer plus rapidement chez eux.
ANTANANARIVO (Madagascar) – Juin 2018. Antananarivo ou Tananarive – ce dernier nom était le nom francisé pendant la période coloniale – est la capitale de Madagascar. C’est en 1895 que les Français prennent la ville et, à l’arrivée du général Gallieni en 1896, la déclarent capitale de la nouvelle colonie française. À partir du début du XXe siècle, Tananarive se transforme : construction de nouvelles avenues, rues, places, création de nombreuses écoles primaires et élémentaires, de l’École de médecine, de l’Institut Pasteur… Lors de l’accession à l’indépendance du pays en 1960, Antananarivo conserve son statut de capitale. Aujourd’hui, l’aire urbaine, qui concentre les principales activités économiques, culturelles et politiques, s’étend sur 18 collines et atteint 2,2 millions d’habitants. Cette ville africaine à la topographie tortueuse dispose d’un certain charme avec sa Ville Haute et sa Ville Basse, ses anciennes demeures coloniales en briques rouges, ses vieilles bicoques au toit de taule, ses voitures françaises des années 1960, ses immenses marchés. Comme toutes les capitales des Pays du Tiers Monde, Antananarivo attire son lot de misère, des déshérités de l’île et de l’Afrique tout entière… Cette ville, qui connaît certes quelques processus d’élitisation (processus de gentrification entre autres), voit de plus en plus s’installer des bidonvilles peuplés de personnes qui essayent de survivre en vendant des objets divers et variés récupérés dans les poubelles.
TBILISSI (Géorgie) – Mai 2018. Admirée par Alexandre Dumas, Léon Tolstoï ou encore Alexandre Pouchkine, Tbilissi, appelée traditionnellement Tiflis, est plus que la capitale de la Géorgie, c’est indéniablement, comme le notent de nombreux guides touristiques, le joyau architectural du Caucase. Située sur les contreforts du Petit Caucase, Tbilissi est bâtie sur les bords de la Koura à l’un des carrefours les plus stratégiques de la Transcaucasie, sur les routes reliant l’Europe et l’Asie, le Nord et le Sud.
Fondée au Ve siècle de notre ère par le roi d’Ibérie Vakhtang Gorgassali, Tbilissi est une ville qui va voir sa population considérablement augmenter pendant la période soviétique : elle passe d’environ 250 000 habitants en 1920 à plus de 1,2 millions en 1989. Aujourd’hui, la ville abrite, selon l’Office national des statistiques de Géorgie, 1 113 000 habitants et couvre une superficie de 726 km2. Depuis la Révolution des Roses (novembre 2003), la capitale de la Géorgie a pris un nouveau visage, plus moderne, plus sûre, plus accueillante… et s’engage à grands pas dans la mondialisation (cf. photo). La politique d’image du nouveau régime transforme certains espaces clefs pour en faire des centres d’attraction, notamment l’avenue Roustavéli – dénommée les Champs Élysées géorgiens. C’est sur cette avenue que se concentrent les activités du pays et la majorité des attractions culturelles (musées, théâtres, cinémas, salles de concert…). L’autre quartier animé de Tbilissi se situe sur la rive gauche de la Koura (dont le centre est la Place Mardjanichvilli). Ce quartier, appelé quartier Piékhanov à l’époque soviétique, est constitué d’un ensemble de rues où dominent l’Art Nouveau et le néo-classicisme russe..
EREVAN (Arménie) – Mai 2018. Erevan, capitale de la République d’Arménie après avoir été celle de l’Arménie soviétique, est une ville d’un peu plus de 1,2 million d’habitants qui s’étend sur sept collines. Elle est située à l’ouest du pays, à l’extrémité orientale de la plaine de l’Ararat, au dessus des gorges de la rivière Hrazdan. La ville actuelle est en partie fondée sur l’ancienne cité urartéenne d’Erebouni (origine du nom « Erevan ») (VIIIe – VIe siècle av. J.-C.).
Au début du XXe siècle, Erevan n’est qu’une petite bourgade de 30 000 habitants aux portes de l’Empire russe. En 1918, elle est déclarée capitale de la nouvelle République indépendante de l’Arménie, et devient ainsi le centre de l’Arménie indépendante jusqu’en 1920. Erevan reste la capitale de l’Arménie à sa soviétisation en 1920, et conservera ce même statut en 1991 à l’indépendance du pays. L’urbaniste Alexandre Tamanian va, à partir du début de la décennie 1920, remodeler toute la ville pour la transformer en une capitale moderne : de nombreuses avenues et rues sont percées et de nouveaux quartiers sont créés.
La ville actuelle, qui s’étend sur différents niveaux allant de 865 m à 1 390 m d’altitude, porte encore, avec ses longues avenues ombragées aboutissant sur de grandes places bordées de constructions monumentales de tuf aux teintes rosées, l’empreinte visible de l’époque soviétique. La Place de la République (Hanrabedoutian Hrabarak) en est un très bel exemple (cf. photo). Centre du pouvoir politique arménien, cette place de 14 000 m2 a gardé cette solennité qu’a souhaité Tamanian en en jetant les plans en 1924. Il s’agissait d’affirmer dans le tuf rose, la force du nouveau pouvoir. Jusqu’en 1991, c’est un Lénine en bronze qui a accueilli des générations de touristes systématiquement logés dans l’hôtel Armenia (aujourd’hui Marriott Armenia Yerevan).
BRATISLAVA (Slovaquie) – Avril 2018. Bratislava, capitale de la République slovaque, est la deuxième grande ville de l’ex-Tchécoslovaquie. Cette grande agglomération urbaine de 425 000 habitants se situe au carrefour de l’Europe centrale : l’Autriche et la Hongrie sont à environ dix kilomètres, la République tchèque est également très proche. Traversée par le Danube, la ville s’est tout d’abord implantée sur la rive nord, et pendant la période communiste, de nombreux grands ensembles se développeront sur la rive sud du fleuve (cf. photo). Les catégories sociales aisées investiront elles les pentes du sud-ouest de la ville à l’abri du château de Bratislava dont les fondations remontent au XIIe siècle.
BUSHWICK (New York – Brooklyn) – Janvier 2018. À l’est de Williamsburg, Bushwick est le temple du Street Art new-yorkais. Ce quartier, situé dans le Borough de Brooklyn à quelques encablures du quartier gentrifié de Williamsburg, est une vraie galerie d’art à ciel ouvert. Avec l’accord des propriétaires, des graffeurs de renommée parfois internationale sont régulièrement invités à venir s’exprimer sur les murs, les bornes d’incendie, les portes de garages ou de hangars, les citernes d’eau, sur les toits et même sur les camions. Cette galerie du Street Art s’étend essentiellement sur quelques rues entre les stations de métro Jefferson Street et Morgan Avenue.
TOUR HERZOG & DE MEURON (New York – 56 Leonard Street) – Janvier 2018. Depuis une dizaine d’années, on assiste à New York à une course vers le soleil ! Le boom de l’immobilier, conjugué aux innovations techniques et architecturales, repousse en effet les limites du ciel toujours plus loin, au point de modifier radicalement la Skyline de Manhattan. Partout on construit, et, en ce début 2018, des dizaines de chantiers se sont achevés ou sont sur le point de l’être. Dans le sud de Manhattan, au sein du Financial District, la tour Herzog & De Meuron, un empilement désordonné de « boîtes à chaussures » transparentes (250 m – 57 étages – 146 appartements) – dénommée la Tour Jenga – façonne, avec le One World Trade Center (541 m), le nouveau caractère du Downtown en pleine mutation.
L’évolution architecturale n’est nulle part aussi visible que depuis Central Park. De là, les promeneurs peuvent distinguer très facilement les nouvelles tours de plus en plus fines et de plus en plus hautes (la One57 de Christian de Portzamparc ; la 432 de Rafael Vinoly). À ces édifices s’ajoutera bientôt la Steinway Tower 111 West (438 m – 80 étages – 60 appartements), une réalisation du cabinet d’architecture SHoP. Celle-ci, construite le long de l’« allée des milliardaires »  (la 57e Street), aura la particularité d’être la tour la plus mince du monde (une base de 18 m de large). L’« allée des milliardaires » n’enchante pas les New-yorkais : elle symbolise, à leurs yeux, tous les excès du marché immobilier, marché qui prospère dans une certaine opacité, et souvent grâce à des capitaux étrangers (douteux ?) venus de certains pays d’Asie, d’Afrique ou d’Amérique latine.
SANTIAGO (Chili) – Décembre 2017. De la colline Santa Lucia à l’est du centre historique de Santiago, on bénéficie d’une belle vue sur l’ensemble de la ville… si le smog dû à la pollution le permet ! De là, on note les grands contrastes urbains : tours de verre, vieux immeubles, bâtiments publics du XIXe siècle, parcs… La ville de Santiago, fondée en 1541 par le conquistador Pedro Valdivia, est devenue, au cours de ces deux dernières décennies, une ville moderne, pleinement ancrée dans la mondialisation. Si les communes de Las Condes et de Providencia concentrent une grande partie des tours de la capitale chilienne, il n’en demeure pas moins qu’on en trouve de plus en plus au cœur de Santiago.
Sur les hauteurs de Santa Lucia (70 m environ) on aperçoit les gratte-ciel du quartier de Sanhattan dans la commune de Las Condes, l’une des plus riches de la capitale chilienne. C’est ici que se situe le centre des affaires financières et politiques le plus dynamique et le plus important de la ville et du pays.
HÔTEL MEZZARA (Paris – XVIe) – Novembre 2017. L’hôtel Mezzara est un hôtel particulier de style Art nouveau construit par l’architecte Hector Guimard entre 1910 et 1911. Cette belle demeure a été réalisée pour Paul Mezzara, industriel italien du textile et créateur de dentelles, qui ne l’habitera que pendant deux ans. Elle lui sert surtout de lieu d’exposition et de vente de ses tissus. En 1930, l’hôtel est vendu aux soeurs Lacascade qui le transforment en un établissement de cours privé, puis le cèdent à l’Éducation nationale en 1956. Il devient à cette date une annexe (« Foyer des lycéennes ») du Lycée Jean Zay (jusqu’en 2015). Ce chef-d’œuvre de l’Art nouveau, situé au 60 rue Jean de La Fontaine (Paris – XVIe) est exceptionnellement ouvert du 16/09/17 au 09/12/17 dans le cadre de l’exposition « Hector Guimard, précurseur du design ». Voilà une occasion de découvrir ce bâtiment méconnu de l’Art nouveau – en attente d’une destination -, qui n’est peut-être pas le plus exubérant de l’architecte, mais qui néanmoins réunit toutes les caractéristiques de son style : détails de décoration (poignées des portes, verrière zénithale ornée de vitraux, escalier avec ferronneries aux motifs floraux, mobilier de la salle à manger tout en rondeur…) et opulence de la balustrade et des balcons (cf. photo).
PUERTO DEL ROSARIO (Fuerterventura – Archipel des Canaries) – Novembre 2017. Si les Canaries sont en pleine euphorie (plus de 11 millions de touristes y ont été accueillis en 2016), il n’en demeure pas moins que cet archipel au large du Maroc a été touché par la crise après l’éclatement de la bulle spéculative immobilière espagnole de la décennie 2000. Les Canaries ont connu une grande vague de promotion immobilière au cours de la période 1980-2005 : les résidences et les hôtels s’y empilant à l’infini, dans une débauche de béton ; le long de la mer, les aménageurs construisant de vaste lotissements immobiliers. Mais la crise économique, qui touche l’ensemble des pays industrialisés au cours de la seconde moitié de la décennie 2000, a pour conséquence de faire reculer le tourisme aux Canaries. La demande touristique a franchi un seuil qui fait qu’aujourd’hui elle est inférieure à l’offre touristique en nombre de lits et d’appartements disponibles. C’est ainsi qu’en 2017 de nombreux lotissements de villas de vacances situés à proximité des plages de Fuerteventura ne sont pas terminées par manque de touristes et donc de capitaux (cf. photo). Se promener dans ces lotissements abandonnés est une expérience particulièrement désolante.
NAMUR (Belgique) – Octobre 2017. Namur, qui compte un peu plus de 111 000 habitants en 2017, est une ville francophone de Belgique, capitale de la Wallonie et chef-lieu de la province de Namur. Située au confluent de la Sambre et de la Meuse, Namur se trouve à environ 60 km au sud-est de Bruxelles. Si l’occupation de l’espace tend à se densifier de plus en plus, l’urbanisation namuroise a connu deux grandes formes, correspondant à deux périodes distinctes : la première, qui prévaut jusqu’au XIXe siècle, voit se concentrer l’espace bâti à l’intérieur des fortifications successives de la ville ; la seconde, profitant du démantèlement de la dernière enceinte, diffuse l’urbanisation de Namur le long de cinq grandes voies de communication (les chaussées de Louvain, Liège, Marche, Dinant et Charleroi). Lorsque l’on arrive dans la capitale Wallone, la citadelle, ancrée au sommet d’un imposant massif rocheux, domine fièrement la vieille ville qui se trouve à ses pieds. Le quartier ancien de Namur conserve quelques vestiges médiévaux et de beaux hôtels particuliers du XVIIe et XVIIIe siècles. On découvre également des églises, notamment l’église Saint Jean-Baptiste construite au XIIIe siècle et plusieurs fois restaurée (XVIe, XVIIe et XIXe siècles) (cf. photo).
TALLINN (Estonie) – Août 2017. Tallinn, capitale de l’Estonie, située sur la côte du Golfe de Finlande (mer Baltique), est une ville de 450 000 habitants. Sous la domination successive des Danois, des Allemands, des Suédois et des Russes, la ville a énormément souffert au cours de la Seconde Guerre mondiale. Bien qu’intensivement bombardée par l’aviation soviétique pendant les dernières phases de la guerre, une grande partie de la vieille ville a encore beaucoup de charme. Le centre historique a en effet relativement été peu touché : 11 % seulement du cadre bâti de la centralité urbaine médiévale a été détruit. La vieille ville de Tallinn (Vanalinn) est un joyau du Moyen Âge classé au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1997. Une promenade le long de ses ruelles pavées nous transporte dans le passé. La Place de l’Hôtel de ville (Raekoja plats) est le centre névralgique de Tallinn depuis que s’y établirent les premiers marchés au XIe siècle (cf. photo).
VILNIUS (Lituanie) – Août 2017. Vilnius, anciennement Vilna, fondée par le Grand-Prince Gediminas au début du XIVe siècle, est la capitale de la Lituanie. Avec plus de 500 000 habitants, Vilnius est la ville la plus peuplée du pays (3 millions d’habitants en Lituanie en 2017). D’un point de vue architectural, le centre historique de Vilnius a eu la chance d’être épargné par les deux guerres mondiales : il dispose ainsi du plus grand ensemble baroque du Vieux continent. Vue d’en haut, la ville présente une ligne de toits hérissée de nombreuses flèches d’églises orthodoxes et catholiques. Ce qui frappe également, c’est la présence de la nature, s’infiltrant jusqu’au cœur de la ville, qui donne à cet ensemble urbain un air de village.
KIEV (Ukraine) – Juin 2017. Située sur les bords du Dniepr, à presque mi-distance entre la Russie et la Pologne, Kiev est l’une des plus anciennes cités d’Europe et la plus grande ville d’Ukraine avec près de 3 millions d’habitants. Centre du christianisme orthodoxe, cette ville de l’Europe de l’Est possède une longue histoire marquée par les invasions : Kiev fut successivement slave, tatar, lituanienne, cosaque, polonaise et russe. En 1991, après la chute de l’URSS, Kiev devient la capitale de la République d’Ukraine. S’ouvrant à l’économie de marché, elle se transforme considérablement, se modernisant et prenant au fil de ces deux dernières décennies l’allure d’une grande capitale européenne.
L’histoire de Kiev se reflète à travers ses différents styles architecturaux : byzantin, baroque, inspiré de la Renaissance italienne, de l’Art nouveau et, enfin, du soviétisme. Le monastère Saint-Michel-au-Dôme-d’Or est un bel exemple de l’architecture baroque ukrainienne (cf. photo). Construit entre 1108 et 1113, il a été détruit dans les années 1930 (pendant la période soviétique) et reconstruit dans les années 1990 (inauguré en 1999).
MOSCOU (Fédération de Russie) – Juin 2017. Moscou, avec ses 2 511 km2 et ses 12,4 millions d’habitants intra muros (15 millions dans l’aire urbaine), est la ville la plus grande d’Europe. Après sept décennies de communisme, elle est entrée depuis quelques années dans la course des Global Cities (villes globales) et s’est transformée en une géante mégalopole capitaliste. On peut voir se développer à quelques enca-blures du Kremlin un quartier des affaires (Moskva-City) dans lequel émerge la plus haute tour d’Europe (Vostok Tower s’élevant à 373 m). Ce Centre d’affaires international de Moscou, situé dans le centre ouest de Moscou, près du 3e périphérique, comprend plus d’une dizaine de tours de plus de 250 m de haut : OKO- South Tower (354 m), Mercury City Tower (339 m), Stalnaya Vershina (309 m), Tour Naberejnaïa (268 m), le Palais du Triomphe (264 m)…
HELSINKI (Finlande) – Mai 2017. L’agglomération d’Helsinki, qui n’avait qu’une dizaine de milliers d’habitants au début du XIXe siècle, en compte aujourd’hui plus de 1,1 million, soit 20 % de la population de la Finlande (5,5 millions). Comme tout le pays, Helsinki vit en harmonie avec la nature, au bord de la mer et proche de la campagne. Elle s’étale d’ailleurs sur une presqu’île entourée d’un grand nombre d’îles. La capitale de la Finlande, qui comptabilise plus de 130 nationalités, est un port marchand ouvert sur le Golfe de Finlande. Au niveau architectural, les immeubles résidentiels et les bâtiments officiels appartiennent pour la plupart à l’époque néoclassique (début XIXe siècle) ou au style romantisme national (début XXe siècle).
WEIMAR (Allemagne) – Mai 2017. Weimar, petite ville de l’ancienne RDA, est située à 285 km au sud de Berlin dans le länder de Thuringe. Weimar est un lieu hautement historique. C’est en effet dans cette ville que la constitution de la « République de Weimar » (1918-1933) a été rédigée. En outre, cette agglomération urbaine de 65 000 habitants a été le berceau d’un vaste mouvement artistique « Le Bauhaus ». L’école de design et d’architecture du Bauhaus est née sous l’impulsion de Walter Gropius à Weimar. Weimar est également l’épicentre de ce que l’on appellera au milieu du XIXe siècle le « classicisme de Weimar ». Celui-ci est un mouvement littéraire allemand de la fin du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle marqué par un quatuor d’écrivains : Christoph Martin Wieland, Johan Gottfried von Herder, Johann Wolfgang von Goethe et Friedrich von Schiller. Enfin, cette ville, insérée dans un parc de verdure, a vu passer de nombreux artistes, notamment J. S. Bach, F. Liszt, R. Wagner, V. Kandinsky, J. Arp ou encore R. Strauss et F. W. Nietzsche.
TÉHÉRAN (Iran) – Avril 2017. L’agglomération de Téhéran compte plus de 15 millions d’habitants. Téhéran, située au nord de l’Iran, au pied des monts Elbourz, est la plus grande ville du pays. Elle a vu sa population multipliée par quarante depuis qu’elle est devenue la capitale en 1786 (début de la dynastie des Qâdjâr). Cette croissance très importante de Téhéran est principalement due à l’amélioration des conditions de vie ainsi qu’à l’attraction exercée sur les habitants des provinces. Elle a connu une évolution démographique importante à partir de 1974 à la suite de la forte hausse du prix du pétrole. Téhéran accueille près de la moitié de l’activité industrielle du pays : industrie automobile, équipements électriques, armement, textiles, produits chimiques… Le bazar de Téhéran (cf. photo) joue un rôle important dans l’économie et la vie sociale de l’Iran. Au sens large du terme, le bazar est un système organisé, plutôt conservateur, groupé en corporations, qui contrôle presque les trois-quarts du commerce intérieur, que ce soient les produits agricoles ou artisanaux, et même certains produits industriels. Le bazar a des liens étroits non seulement avec le monde agricole (les producteurs) mais également avec le clergé.
LA VILLA CAVROIS (Croix – 59) – Novembre 2016. La villa Cavrois, joyau de l’architecture Moderne, est située en Flandre sur le ban de la commune de Croix (Métropole de Lille). Réalisée entre 1929 et 1932, la villa est commandée par l’industriel (textile) Paul Cavrois auprès de l’architecte Robert Mallet-Stevens pour abriter sa grande famille avec le personnel de service. Occupée par les troupes allemandes de 1940 à 1944, P. Cavrois réintègre la villa en 1947. Elle est habitée par la famille jusqu’en 1985. Abandonnée pendant de longues années, puis classée Monument historique en 1990, l’État qui en est devenu propriétaire en 2001, commence les travaux de restauration en 2004. Elle ouvre ses portes au public en 2015. R. Mallet-Stevens (1886-1945) est un architecte et designer de la pensée moderne proche du mouvement De Stijl.
CRACOVIE (Pologne) – Mai 2016. L’agglomération de Cracovie (Kraków) est, avec ses presque 1,5 millions d’habitants, la seconde grande métropole de Pologne. Située au bord de la Vistule à 300 km au sud de Varsovie, Cracovie est considérée comme le véritable centre historique de la Pologne, avec notamment son passé vieux de 1 000 ans. Elle est le centre culturel et scientifique du pays avec une des plus anciennes universités d’Europe centrale, l’Université Jagellonne datant de 1364 – implantée par Casimir le Grand. Fait rare en Pologne, Cracovie dispose d’une véritable vieille ville, non reconstruite après la Seconde Guerre mondiale. Au cœur de la ville historique, nous trouvons entre autres la place du Marché (Rynek Glówny) avec en son centre la halle aux draps (Sukiennice) de style Renaissance et sur un des côtés la basilique Notre-Dame-Sainte-Marie. La plus haute tour de cet édifice religieux culmine à 82 m et se distingue par un remarquable chapiteau de 16 petits clochetons.
LA VALETTE (Malte) – Novembre 2015. La Valette (Valletta), capitale maltaise, est une « cité bâtie par des gentilshommes pour des gentilshommes. » Ce fut en effet, pendant plus de deux siècles (de 1571 à 1798), la capitale de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem et de Rhodes. À la Valette siègent le couvent et les organes essentiels de l’Ordre. Les chevaliers et les prêtres s’y installent. La nouvelle ville se couvre alors d’églises et de palais de style baroque. Rien n’est alors trop beau. Parmi ces somptueux monuments, le palais des Grands-Maîtres ou encore l’auberge de Castille, de León et du Portugal (cf. photographie de la façade). Cette auberge, édifiée en 1574, fut presque entièrement reconstruite en 1744, sous le règne du Grand Maître Pinto de Fonseca. Son buste et ses armoiries figurent sur le mur de façade au dessus de la majestueuse porte. L’auberge de Castille abrite aujourd’hui les bureaux du Premier ministre.
Les trulliALBEROBELLO (Les Pouilles – Italie du sud) – octobre 2015. Fondée au XVe siècle par la famille des Acquaviva, cette bourgade a été rendue célèbre pour son quartier appelé la zona monumentale dei trulli, où les trulli en question s’étagent à flanc de coteau et forment un véritable village. Ce quartier est classé au Patrimoine mondial de l’Unesco. Le trullo (pluriel trulli) représente une forme caractéristique de construction rurale de la région du sud-est de l’Italie (la valle d’Itria dans les Pouilles) située entre Alberobello, Locorotondo, Cisternino et Martina Franca. Il s’agit, selon le cas, d’un habitat temporaire (dans les champs) ou d’un habitat permanent pour les petits paysans et les ouvriers agricoles. Leur âge d’or se situe au XIXe siècle, période qui vit le morcellement des grandes propriétés en petites parcelles et l’extension de la viticulture. Il trullo désigne un bâtiment construit avec des pierres sèches (parietoni) dans lequel une voûte clavée est employée pour servir de couverture. Dans la campagne, les trulli étaient construits seuls ou par grappes de cinq, voire jusqu’à une douzaine de dômes dans les cas les plus développés, sans cependant héberger plus d’une famille.
VIENTIANE (Laos) – Août 2015. On perçoit dans la capitale du Laos une atmosphère paisible qui tranche avec la frénésie des autres capitales du sud-est asiatique (Hanoï, Kuala Lumpur, Singapour…). Et pourtant, Vientiane se transforme progres-sivement depuis quelques années et commence à ressembler, par petites touches certes (les quartiers du centre ville), aux villes mondialisées. Mais le développement et l’amé-nagement urbain ne riment pas forcément avec charme et embellissement : embouteillages, stationnement des voitures sur les trottoirs, enchevêtrement de câbles…
AMSTERDAM (Pays-Bas) – Juillet 2015. Capitale du Royaume des Pays-Bas, la commune d’Amsterdam compte plus de 850 000 habitants et son aire urbaine en rassemble environ 2,4 millions. Le nom de la ville vient de l’ancien nom néerlandais Amstelredamme évoquant les origines de la cité : la digue (Dam) sur l’Amstel. Amsterdam est l’un des pôles économiques majeurs des Pays-Bas et l’un des principaux centres financiers d’Europe. En outre, elle dispose d’une certaine notoriété internationale en raison de ses nombreux musées, notamment le Rijksmuseum, le Van Gogh Museum et la fondation d’art moderne Stedelijk Museum. Mais ce qui en fait surtout sa renommée, ce sont les 165 canaux formant une véritable toile d’araignée au sein de la vieille ville, les 1 281 ponts, les 2 500 péniches d’habitation et les 500 000 bicyclettes environ.
L’eau étant partout à Amsterdam, il a fallu trouver des procédés techniques pour ériger les immeubles et les bâtiments publics. C’est le cas notamment de la gare ferroviaire centrale (Centraal Station) édifiée à la fin du XIXe siècle qui repose sur 8 657 pilotis exactement, pilotis enfoncés sur trois îlots artificiels (cf. photo).
LJUBLJANA (Slovénie) – Mai 2015. Ljubljana – Laibach en Allemand et Lubiana en italien – est la ville principale et la capitale de la Slovénie. Située au centre du pays et installée le long de la rivière Ljubljanica, cette ville compte un peu plus de 280 000 habitants. Sa position centrale et charnière entre l’Autriche, la Hongrie, l’Italie et la Croatie a fortement influencé l’histoire de la ville actuelle. Devenue indépendante de la Yougoslavie en 1991, Ljubljana est désormais un important centre économique et culturel. Le centre historique de la ville est constitué d’un mélange des styles architecturaux baroque et Art nouveau. Après le tremblement de terre de 1511, Ljubljana est rebâtie sur le modèle d’une ville de la Renaissance (style baroque) et après celui de 1895, elle est reconstruite dans le style Art nouveau. L’église franciscaine de Sainte Marie de l’Annonciation avec sa façade saumon érigée au milieu du XVIIe siècle, le Triple Pont de pierre construit en deux temps – en 1842 et 1932 – et les immeubles bourgeois installés au bord de la place Preseren à partir de 1895 sont un des exemples caractéristiques du mélange architectural de Ljubljana (cf. photo).
FALLINGWATER (LA MAISON SUR LA CASCADE) (Pennsylvannie – USA) – Avril 2015. Dessinée par l’architecte américain Frank Lloyd Wright, cette grande maison a été construite en partie au dessus d’une cascade de la rivière Bear Run entre 1935 et 1939 pour l’homme d’affaire Edgar J. Kaufmann. Elle est devenue au fil du temps une véritable icône mondiale de l’architecture organique, mouvement qui vise à intégrer les bâtiments, les maisons… au sein du milieu “naturel” : chaque construction doit faire partie intégrante du paysage. D’une façon générale, l’architecture organique est considérée comme un contrepoint à l’archi-tecture rationnelle avancée par le mouvement moderne et le style international originaires d’Europe. À côté de Frank Lloyd Wright, Hector Guimard, Antoni Gaudi, Louis Sullivan, Rudolf Steiner, Friedensreich Hundertwasser, Bruno Zevi sont les principaux représentants de l’architecture organique. En France, Edmond Lay (Grand prix national de l’architecture en 1984) s’est attaché à proposer une architecture empreinte de cette philosophie.
SKYLINE DU QUARTIER MIDTOWN (New-York) – Avril 2015. Les tours sont de plus en plus hautes, dominent Big Apple, et font de l’ombre à Central Park… On peut voir au centre la tour “432” en construction : dessinée par l’architecte Rafael Vinoly, elle atteint 425 mètres de hauteur. Avec ses 23 mètres de côté, il s’agira de la tour résidentielle la plus haute et la plus fine. Les avancées techno-logiques permettent désormais de construire de telles tours : la “432” présente tous les 12 étages une rupture de 2 étages, sans fenêtre (en orange sur la photographie), afin de faire circuler l’air, faute de quoi elle « casserait ». La “432” n’est pas la première tour à s’élever très haut dans les airs le long de Central Park ; l’architecte français Christian de Portzampac a en effet réalisé, entre 2009 et 2014, la “One57”. Avec ses 75 étages, cette tour de 275 mètres (306 mètres avec l’antenne) accueille un hôtel et 92 appartements.
Malgré les prouesses techniques, toutes ces tours et futures tours – d’autres projets sont à l’étude, notamment la “Nordstrom” (540 mètres) sur la 57e rue – alimentent les controverses et ne sont pas forcément les bienvenues : les riverains, les défenseurs de l’environnement – l’écrivain et journaliste Warren Saint John entre autres -, les promeneurs et les amoureux de Central Park commencent en effet à s’inquiéter de l’ombre portée sur le parc par les nouvelles tours toujours plus hautes ; on se pose même la question de savoir si Central Park ne risque pas devenir avec toutes ces tours construites sur son flanc sud “Central Dark”.
WALVIS BAY (Namibie) – Décembre 2014. Walvis Bay est un grand port de commerce situé sur la façade atlantique de la Namibie. Cette ville industrielle tranquille de 55 000 habitants commence à peine à s’ouvrir au tourisme. Walvis Bay tente de concurrencer la cité balnéaire de Swakopmund fondée par les colons allemands à la fin du XIXe siècle située à 30 kilomètres. Tracée selon un plan orthogonal (faisant penser à un “Malibu africain”), cette ville que le gouvernement Sud-Africain n’a cédé à la Namibie indépendante (depuis 1990) qu’en 1994, connaît un débordement de ces limites historiques. C’est ainsi que tout le long de la côte atlantique, en direction de Swakopmund (vers le nord), on découvre des lotissements constitués de centaine et de centaine de petits pavillons, collés les uns aux autres. Les villes de l’Afrique australe connaissent ainsi, tout comme les villes d’Europe, d’Amérique et d’Asie, un développement des zones périurbaines. Dans le cas de la Namibie, il ne serait pas étonnant de voir un jour la ville de Walvis Bay rejoindre celle de Swakopmund…