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LE CASTEL BÉRANGER (Paris – 16e) – Juin 2025. L’architecte Hector Guimard (1867-1942), un des principaux représentant de l’Art nouveau en France, a 28 ans lorsqu’on lui confie la construction d’un immeuble de rapport au 14 rue Jean de La Fontaine dans le 16e arrondissement. Considéré comme l’un des chefs-d’œuvre de Guimard, le Castel Béranger illustre parfaitement l’adhésion de l’architecte aux principes rationalistes édictés par Eugène Viollet-le-Duc et son rejet de l’académisme. L’immeuble, construit avec différents matériaux (pierre meulière, pierre de taille, brique, céramique, métal…), aimante les regards avec son excentricité de style : il a valu à l’architecte d’être qualifié de fou… les Parisiens surnommaient cet immeuble le « Castel dérangé ». Les autorités de l’époque ne semblent pas de cet avis, puisqu’elles le classeront Monument historique peu de temps après sa construction, chose assez rare. La façade présente une porte d’entrée magistralement dessinée d’arabesques (cf. photo) ; cette dernière laisse entrevoir un vestibule recouvert de panneaux de grès et de grilles en fer forgé aux formes plus qu’étranges. Cet immeuble abritait alors une boutique et l’atelier de Guimard au rez-de-chaussée, tandis que des appartements de trois et quatre pièces et des ateliers d’artistes occupaient les étages.
LE GRAND PALAIS (Paris – 8e) – Juin 2025. Situé en bordure des Champs-Élysées, le Grand Palais des Beaux-Arts, plus communément appelé Grand Palais, est un vaste ensemble architectural de 77 000 m2 édifié à partir de 1897 pour l’Exposition universelle de 1900, en lieu et place du Palais de l’Industrie construit en 1855. Ce monument, « consacré par la République à la gloire de l’art français » comme l’indique le fronton de l’aile ouest, est l’œuvre de quatre architectes (Henri Deglane, Albert Louvet, Albert Félix-Théophile Thomas et Charles Girault). Il comprend trois parties : 1/ à l’est, la nef, véritable cathédrale de lumière avec sa verrière de 17 500 m2 (la plus grande d’Europe), marque l’aboutissement de l’éclectisme, propre au style « Beaux-Arts », et témoigne de ce moment des grandes structures transparentes, héritières du Crystal Palace de Londres conçu par Joseph Paxton en 1851 ; 2/ la partie centrale disposant d’un grand escalier d’honneur ; 3/ à l’ouest, le Palais d’Antin qui abrite le Palais de la Découverte dans lequel on peut admirer désormais librement la célèbre rotonde avec ses décors sculptés, sa mosaïque en grès cérame, et son plafond verrier doré à la feuille d’or. Après quatre ans de fermeture pour travaux, le Grand Palais a rouvert ses portes au public en juin 2025… Heureusement que le projet de démolition du Grand Palais par Le Corbusier ne s’est pas concrétisé au début des années 1960.
L’APPARTEMENT-ATELIER DE LE CORBUSIER (Paris – 16e) – Juin 2025. L’appartement-atelier de Le Corbusier occupe les deux derniers étages (7e et 8e) de l’immeuble Molitor, situé au numéro 24 de la rue Nungesser-et-Coli à la limite du 16e arrondissement et de Boulogne. Construit entre 1931 et 1934 pour un promoteur privé, cet immeuble, dit « 24 NC », pensé à partir des cinq points de l’architecture moderne selon Le Corbusier (le toit-jardin, le plan libre, la façade libre, les pilotis et les fenêtres en bandeau), renouvelle profondément l’approche hausmannienne. Il doit pour l’architecte amorcer la démonstration que son projet de ville radieuse procurera au citadin air, lumière et verdure.
L’appartement-atelier d’une superficie de 240 m2, utilise toute la largeur de l’immeuble. Les quatre espaces principaux que sont l’atelier, l’appartement, la chambre d’amis et le toit-jardin, bénéficient d’une luminosité tout à fait exceptionnelle. Le salon s’organise en fonction du caisson masquant la machinerie de l’ascenseur (cf. photo) ; il accueille une cheminée et est meublé avec du mobilier dessiné par l’architecte d’intérieur Charlotte Perriand, qui travaille alors dans l’Atelier de Le Corbusier et Pierre Jeanneret. Le Corbusier occupera cet appartement-terrasse de 1934 jusqu’à son décès en 1965. L’appartement a été classé Monument historique dès 1972.
SOFIA (Bulgarie) – Juin 2025. Construite à 550 m d’altitude au pied du mont Vitocha (2 290 m), la capitale bulgare s’étale dans une plaine fertile, aux portes de la chaîne des Balkans. Peuplée de près de 1,3 millions d’habitants, Sofia ressemble aujourd’hui à une ville presque provinciale – par sa taille et son rythme –, révélant des trottoirs défoncés, et de beaux immeubles en mauvais état et souvent couverts de tags. La ville de Serdica (premier nom de la ville) sera occupée de la fin du XIVe siècle (1382) au XIXe siècle (1878) par les Ottomans. Elle prendra le nom de Sofia d’après la basilique Sainte Sophie. Libérée du joug Ottoman à la suite de la guerre russo-turque (1877-1878), Sofia va se tourner vers l’Europe centrale et changera rapidement de visage pour devenir une métropole moderne ; elle adoptera ainsi pour ses nouvelles constructions le style austro-hongrois (cf. photo). On découvre, lors des promenades – notamment sur le boulevard Vitocha –, de nombreuses demeures néoclassiques, éclectiques, Sécession et également Art Déco. La capitale de la Bulgarie reste cependant marquée par le poids de l’héritage communiste – rappelons que la Bulgarie a été un satellite de Moscou de 1946 à 1990.
LE CHÂTEAU DE CHAMPS-SUR-MARNE (Champs-sur-Marne – Seine-et-Marne) – Mai 2025. Construit entre 1703 et 1707 par les architectes Pierre Bullet et son fils Jean-Baptiste Bullet de Champlain pour le compte de deux financiers de Louis XIV, Charles Renouard et Paul Poisson de Bourvallais, le château de Champs-sur-Marne, avec son plan en U à deux courtes ailes avançant sur la cour d’honneur et sa façade sobre et harmonieuse, est typique des hôtels particuliers du début du XVIIIIe siècle. La distribution des pièces témoigne de l’évolution de la société vers la recherche de davantage de confort. Comme à Vaux-le-Vicomte, le corps central est traversant : le vestibule d’entrée donne sur le grand salon qui lui-même ouvre sur le parc et les jardins. En outre, le vestibule permet d’accéder aux pièces de services et aux escaliers, et le grand salon distribue les pièces de réception, et notamment une salle à manger autonome – ce qui est tout à fait novateur pour l’époque.
Le domaine de Champs connaît de nombreux propriétaires au cours de son histoire, notamment le banquier Louis Cahen d’Anvers, passionné par le XVIIIe siècle, qui l’acquiert en 1895. Il en fera un lieu de réception très couru de la Belle-Époque. Son fils Charles donnera en 1934 la demeure restaurée à l’État français. Le château sera rapidement classé parmi les monuments historiques.
NOTRE-DAME DE PARIS (Paris – 4e) – Mai 2025. Située sur l’île de la Cité, au cœur même de la capitale, la cathédrale Notre-Dame est un des monuments emblématiques de la France, et même du monde. Commencée en 1163, sa construction dure environ deux siècles, jusque dans les années 1360. Après la Révolution française, la cathédrale bénéficie, entre 1845 et 1867, d’une importante restauration, parfois controversée, sous la direction de l’architecte Viollet-Le-Duc, qui y incorpore des éléments inédits, dont une nouvelle flèche de 96 mètres de hauteur. Pour ces raisons, le style n’est pas d’une uniformité totale : la cathédrale possède à la fois certains des caractères du gothique primitif et du gothique rayonnant. Ce qui en fait un des joyaux de l’architecture médiévale, ce sont les deux rosaces qui ornent chacun des bras du transept : elles sont parmi les plus grandes d’Europe.
Le 15 avril 2019, un violent incendie détruit la flèche et la totalité de la toiture couvrant la nef, le chœur et le transept. Fermée au public et au culte, l’État français décide rapidement de sa reconstruction à l’identique – ce qui sera un objet de controverses au sein du monde des architectes du patrimoine –, et il fixe comme objectif une réouverture au culte 5 ans après. La réouverture de l’édifice se fera le 8 décembre 2024. La reconstruction de Notre-Dame, dans des délais aussi courts, a été possible grâce au mécénat international : 340 000 donateurs à hauteur de près d’un milliard d’euros, du jamais vu dans l’univers du mécénat.
LE MOULIN SAULNIER – CHOCOLATERIE MENIER (Noisiel – Seine-et-Marne) – Mai 2025. Dénommé « la cathédrale sur l’île de la Marne », le moulin Saulnier, qui utilisait l’énergie hydraulique, était la pièce maîtresse de l’ancienne chocolaterie Menier : il permettait de broyer les fèves de cacao pour produire du chocolat. Le bâtiment industriel que l’on peut voir aujourd’hui est en fait le quatrième moulin commandé par Émile-Justin Menier (1826-1881), fils du propriétaire de la chocolaterie Antoine-Brutus Menier (1795-1853). Conçu par l’architecte Jules Saulnier, disciple d’Eugène Viollet-Le-Duc, le moulin est un des premiers bâtiments au monde à structure métallique apparente. Émile Justin Menier ne regarda pas à la dépense, et demanda à ce qu’il soit richement décoré de céramique. Le pignon sud accueille une horloge entourée d’une rosace polylobée ornée de cabosses ; cette horloge, abritée par un auvent, est placée en saillie à la hauteur de la toiture. Juste en dessous, nous pouvons lire le M de la dynastie Menier (cf. photo).
LE CHÂTEAU DE LA ROCHEFOUCAULD (La Rochefoucauld – Charente) – Avril 2025. Construit en grande partie au début du XVIe siècle à l’emplacement d’une forteresse féodale du XIe siècle dont ont été conservées les tours, le château de La Rochefoucauld est considéré aujourd’hui comme la « perle de l’Angoumois ». En effet, ce château, demeure des La Rochefoucauld, est un florilège de plus de six siècles d’architecture. Il s’agit en outre du plus imposant château de Charente – situé à 30 km au nord-est d’Angoulême.
Les deux corps de logis érigés entre le XVIe et XVIIIe siècle laissent apparaître un foisonnement de sculptures et des dentelles de pierre au-dessus des fenêtres situées au niveau du toit datant de la première période de la Renaissance. L’originalité la plus profonde du château réside dans le décor de la cour d’honneur entourée de portiques à arcades sur trois niveaux – unique en France –, et dans celui de l’escalier hélicoïdal de 108 marches sans palier se terminant par un palmier d’ogives. Le noyau central torsadé de cet escalier en pierre dispose de panneaux à moulures géométriques qui rappellent les châteaux de Blois et de Chambord.

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