LE MUSÉE SOULAGES (Rodez – Aveyron) – Janvier 2025. En 2005, Pierre Soulages et son épouse Colette font don de près de 250 œuvres et de nombreux documents à la Communauté d’agglomération du Grand Rodez. Afin d’accueillir cette donation, rapidement labellisée « Musée de France », le Grand Rodez engage des démarches pour l’édification d’un musée au centre de la ville de Rodez. Même si de nombreuses oppositions se font jour pendant plusieurs années au sein du Conseil communautaire et parmi les Ruthénois, le projet sera finalement adopté en mai 2009, et le Musée Soulages ouvrira ses portes en mai 2014. Situé au sein du parc du Foirail, à quelques centaines de mètres du centre historique de la cité, il est l’œuvre de l’agence d’architecture catalane RCR Arquitectes (Prix Pritzker, 2017), associée pour ce projet au cabinet d’architectes Passelac & Roques. Conçu comme « un musée dans un jardin », il prend la forme de cinq parallélépipèdes d’acier rouge corrodé (acier Corten, appelé également acier auto-patinable, qui en s’oxydant crée une patine protectrice) (cf. photo). Le bardage en acier, avec ses différentes nuances, n’est pas sans rappeler le travail de Pierre Soulages. De 2012 à 2023, trois autres donations du couple Soulages permettront de présenter l’œuvre de l’artiste, des premières peintures figuratives de 1934 aux toutes dernières toiles de 2022. Il accueille plus de 100 000 visiteurs par an, et en 2021, un million de personnes avaient déjà franchi les portes de ce musée. |
LA CATHÉDRALE SAINTE-CÉCILE D’ALBI (Tarn) – Janvier 2025. Siège de l’archidiocèse d’Albi, la cathédrale a été construite entre 1282 et 1480 sur un piton rocheux dominant le Tarn. Classée avec la Cité épiscopale d’Albi depuis 2010 sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, elle est un chef d’œuvre de l’architecture gothique méridional : sobre à l’extérieur (en brique essentiellement) et d’une richesse éclatante à l’intérieur. Au sein de ce dernier, on peut admirer le jubé, summum de l’art flamboyant, la nef de 100 m de long avec ses voûtes élégantes peintes en bleu et or, les grandes orgues incrustées dans la voûte, et le chœur avec ses saints. |
LE GRAND TRIANON (Domaine de Versailles) – Décembre 2024. Anciennement Trianon de marbre, le Grand Trianon est situé à l’extrémité du bras est du Grand Canal dans le parc du château. Il a été construit à la demande de Louis XIV à partir de 1687 par l’architecte Jules Hardouin-Mansart. Très inspiré par l’architecture italienne, ce palais, construit en marbre rose, s’étend sur un seul niveau et dispose d’un toit plat dissimulé par une balustrade. Son portique – appelé « Péristyle » – lui confère une grande ouverture entre cour et jardin.
Occupé parfois par Louis XIV et sa famille, le Grand Trianon est ensuite fréquenté par Marie Leszcynska – épouse de Louis XV – qui y réside à la belle saison. La reine Marie-Antoinette lui préfère le Petit Trianon offert par Louis XVI. Napoléon, après en avoir ordonné la restauration, y fera quelques séjours. À partir de 1963, André Malraux, ministre des Affaires culturelles de De Gaulle, le fera restaurer à nouveau pour accueillir les hôtes de la République et en faire une résidence présidentielle. Il sert encore aujourd’hui de lieu de réception à l’État français. |
PIERREFONDS (Oise) – Décembre 2024. Située en lisière de la forêt de Compiègne, la commune de Pierrefonds est principalement connue pour son imposant château fort restauré au XIXe siècle par Viollet-le-Duc. Avec ses 1 900 habitants, Pierrefonds est catégorisée « bourg rural » selon la nouvelle grille communale de densité définie par l’INSEE. Hors unité urbaine, elle fait partie de l’aire d’attraction de la ville de Compiègne. Le château qui se dresse sur les hauteurs de Pierrefonds a été construit à la fin du XIVe siècle. Il sera détruit et saccagé au début du XVIIe siècle.
Au cours du XIXe siècle, la découverte de sources thermales et l’engouement pour le patrimoine architectural du Moyen Âge assurent à ce village un développement et une notoriété rapides. Pierrefonds devient alors une station thermale prisée par les classes aisées du Second Empire, l’impératrice Eugénie elle-même sera d’ailleurs une habituée des cures pétrifontaines. Le village devient ainsi une ville d’eau sous le nom de Pierrefonds-les-Bains. Dans le même temps, le château de Pierrefonds représente dans les imaginaires une « ruine romantique » pour les artistes : Camille Corot, Eugène Isabey ou encore Jacques-Auguste Regnier immortaliseront sur leurs toiles les ruines du château. Sur les conseils de Prosper Mérimée, Napoléon III demande à l’architecte Eugène Viollet-le-Duc d’entreprendre la restauration de l’édifice en 1857. Ce goût pour le thermalisme et le patrimoine moyenâgeux amènera à Pierrefonds de nombreux touristes : elle comptera jusqu’à neuf hôtels et 200 000 visiteurs par an. |
LA CITÉ INTERNATIONALE DE LA LANGUE FRANÇAISE (Villers-Cotterêts – Aisne) – Décembre 2024. Situé à l’orée de la forêt de Retz, le château de Villers-Cotterêts construit au XVIe siècle par François Ier, accueille depuis novembre 2023 la Cité internationale de la langue française. Le château est un chef-d’œuvre de l’architecture de la Renaissance. On y découvre notamment un grand escalier droit, dit du Roi, couvert d’une voûte en anse de panier, ornée de trois rangées de caissons sculptés, et une chapelle, première en France à rompre avec la tradition gothique. Signe de la puissance monarchique, les emblèmes du roi (salamandre, fleur de lys et initiales couronnées) remplacent dans ce lieu de prière les symboles chrétiens. Au fil du temps, les grands noms de l’architecture (Philippe Delorme, André Le Nôtre…) travailleront à Villers-Cotterêts. Le château restera une demeure royale jusqu’à la Révolution et deviendra par la suite, tout d’abord une caserne, puis un dépôt de mendicité pour les indigents, et enfin une maison de retraite jusqu’en 2014. En 2018, l’État décide de le restaurer et d’en faire la Cité internationale de la langue Française parce que ce château est certainement un des symboles fort de l’adoption généralisée de la langue française. En effet, en 1539, François Ier y signera une ordonnance pour, entre autres, imposer le français dans les actes administratifs et juridiques. |
ZAGREB (Croatie) – Décembre 2024. La capitale de la Croatie est située au nord-ouest du pays à côté de la Save, un affluent du Danube. Elle compte aujourd’hui un peu moins de 700 000 hab. et comporte deux parties : une ville haute à l’aspect de village avec ses vieilles demeures colorées et son lacis de ruelles, et une ville basse, cossue et verdoyante. Cette dernière aligne les imposantes constructions austro-hongroises au gré de larges avenues où défilent les façades néoclassiques de la fin du XVIIIe siècle, historicistes du XIXe, et Art Nouveau ainsi qu’Art Déco de la première partie du XXe siècle – à l’image du bâtiment des Archives nationales croates construit en 1913, un des plus majestueux édifices Art déco de la ville avec ses deux immenses hiboux à la base de la toiture (cf. photo).
En 1880, un tremblement de terre dévastateur frappera la ville, ce qui engendrera une rénovation et une modernisation de nombreux quartiers qui étaient jusque-là très vétustes. Le dernier séisme violent date du 22 mars 2020. Il fera un mort et un blessé grave ; la cathédrale Saint-Étienne perdra le sommet d’une de ses deux tours, et plus de 65 édifices et immeubles seront détruits… La ville est donc en 2024 encore largement en chantier. |
LA CHAPELLE ROYALE (Domaine de Versailles) – Décembre 2024. Jules Hardouin-Mansart sera le principal architecte de la Chapelle royale, il mourra en 1708 sans avoir vu la fin des travaux. Ceux-ci seront achevés à la fin du règne de Louis XIV, en 1710, par Robert De Cotte. L’allure générale de cet édifice religieux fait écho à la Sainte-Chapelle de Paris. L’élévation intérieure, avec sa distribution à deux niveaux, reprend la répartition des chapelles palatines, mais son traitement architectural s’inspire ostensiblement, avec ses puissantes colonnades, de l’Antiquité. Le plafond de la voûte sans aucun arc-doubleau permet de disposer d’une surface entièrement unie.
Chaque jour, généralement le matin à 10 heures, la Cour assistait à la messe du roi. Celui-ci se tenait à la tribune royale entouré de sa famille. Les dames de la Cour occupaient les tribunes latérales, et les officiers ainsi que le public se trouvaient dans la nef. |
SYDNEY (Australie) – Novembre 2024. Nous avons tous à l’esprit les images iconiques de Sydney : le Harbour Bridge, l’Opera House ou encore la grande baie au fond de laquelle la ville se déploie. Cette mégalopole de plus de 5 millions d’habitants abrite en effet des sites mythiques et connaît un dynamisme à faire pâlir plus d’une capitale occidentale.
Première des colonies européennes d’Australie, Sydney est fondée en 1788 à Sydney Cove – à l’emplacement actuel de Circular Quay – par le capitaine Arthur Phillip pour en faire une colonie pénitentiaire. Un siècle et demi plus tard, cette ville compte déjà plus d’un million d’habitants. Rapidement après le Second Conflit mondial, Sydney devient le cœur économique de l’Australie et le centre financier de l’Océanie. Le quartier de Barangaroo et le Central Business District (CBD) accueillent ainsi de nombreux building et gratte-ciel où beaucoup de sièges sociaux d’entreprises se sont installés. Du Royal Botanic garden qui se trouve en contrebas du CBD, nous découvrons l’impressionnante et majestueuse skyline de Sydney (cf. photo). Située sur le flanc est de Barangaroo, la nouvelle tour Crown Sydney d’une hauteur de 271,3 mètres est désormais le plus haut – est certainement le plus élégant – skyscraper de la ville. |