Depuis plus de quarante ans, le discours sur la ville se focalise majoritairement sur les grands ensembles de logements sociaux situés à la périphérie des villes. Ce type d’habitat, longtemps convoité par les classes moyennes, incarne aujourd’hui tout à la fois la misère et la relégation, la violence et la ségrégation, l’insécurité et le ghetto, l’échec urbanistique et la segmentation sociale des territoires urbains.
Cet ouvrage met en évidence qu’il n’existe pas une banlieue unique mais des territoires périurbains très divers quant aux lieux, aux activités et aux populations. Il analyse les processus de fragmentation sociale et spatiale ainsi que la spirale de l’exclusion caractéristique des banlieues sensibles. Cet ouvrage montre par ailleurs, que même s’il est quelque peu excessif de comparer les îlots d’habitat social dégradés aux ghettos noirs américains, il n’en demeure pas moins que la notion de ghetto peut devenir un concept opératoire à condition de retenir des critères spécifiques pour comprendre la réalité et saisir l’ampleur du malaise des Zones urbaines sensibles (ZUS) situées à la périphérie des villes françaises. Enfin, il présente les remèdes pluriels proposés par les pouvoirs publics pour éviter que les quartiers d’habitat social ne s’enfoncent dans la misère et ne deviennent des ghettos.