La ville. Territoires, logiques, défis, Paris, Ellipses, 2008 (en collaboration avec H. Marchal).

ville_territoires_logiques_defisAujourd’hui, la ville est devenue un phénomène social total jusqu’à concerner la planète tout entière. Plus de la moitié de la population mondiale réside en effet au sein des agglomérations urbaines ; en France, près de quatre-vingt pour cent des individus sont partie prenante des processus d’urbanisation qui influencent les esprits et transforment le paysage. Le monde urbain se trouve alors immanquablement au cœur de nombreux débats et controverses : fragmentation sociale et territoriale, gestion et gouvernement des ensembles urbains, intégration des populations, participation aux échanges planétaires, aménagement d’une ville durable et intelligente… Tous ces points sont d’autant plus intéressants à comprendre et à analyser qu’ils dépassent le cadre spécifique de la ville pour en définitive interroger notre société dans sa totalité. Les ignorer reviendrait d’une certaine façon à prendre le risque que la ville, qui est pourtant un univers de cosmopolitisme, de plaisirs culturels et de relations entre les hommes, devienne le lieu où s’exprime la part maudite de l’homme.

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Risques et enjeux de l’interaction sociale, Paris, Lavoisier, 2008.

risques_enjeux_interaction_socialeDepuis quelques années, la notion d’interaction est devenue centrale en sciences humaines et sociales. Ne se superposant pas à des concepts antérieurs, elle représente plus fondamentalement une nouvelle orientation de recherche. En effet, comprendre les phénomènes sociaux et psychosociaux à partir des interactions sociales signifie que nous situons l’unité de base de l’analyse sociale, non pas au niveau de l’individu ou de l’action individuelle, mais à celui de ce qui se passe entre les individus, c’est-à-dire le système formé par l’ensemble des actions qui, dans un certain contexte, se répondent les unes les autres pour engendrer une situation, une réalité à observer et à analyser.

Cet ouvrage montre que l’interaction sociale est un processus de communication interpersonnelle qui a donné lieu, en philosophie, en sociologie, en psychologie, à des formalisations, des interprétations et des analyses foisonnantes et de plus en plus complexes. Il met par ailleurs en évidence que les interactions sont des phénomènes de nature et de formes variées qui s’organisent à partir de facteurs comme le contexte spatio-temporel, les institutions, ou encore les codes et les rituels de politesse. Il montre enfin que l’interaction sociale est un processus dynamique qui comporte des risques pour les interactants eux-mêmes et quant à l’image qu’ils souhaitent donner à l’autre. Le processus interactionnel est ainsi sous-tendu par des enjeux, des motivations, des « jeux » et des stratégies relationnelles et identitaires.

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La sociologie urbaine, Paris, PUF, 2007 (4e édition mise à jour en 2014) (en collaboration avec H. Marchal).

la_sociologie_urbaineL’hypothèse de Henri Lefebvre, qui envisageait en 1970 une urbanisation totale de la planète, se vérifie de plus en plus. En un siècle, le nombre de citadins au niveau planétaire a en effet été multiplié par douze. Plus de la moitié de la population mondiale réside désormais dans une ville, soit près de quatre milliards de personnes : il devient plus que nécessaire de réfléchir à l’urbain, au citadin et aux rapports qu’ils entretiennent. C’est dans cette perspective que la sociologie urbaine apporte, depuis plus d’un siècle, des éléments de compréhension au phénomène urbain. En présentant les grandes perspectives théoriques de cette discipline, cet ouvrage fait le point sur cette sociologie de et dans la ville.

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La médiation dans les banlieues sensibles, Paris, PUF, 2005.

mediation_banlieues_sensiblesLa médiation est à la mode ; se retrouvant sous les feux de la rampe depuis plus de dix ans, elle se banalise et se voit alors employée à tout propos dans des acceptions, des secteurs professionnels et des cadres institutionnels fort différents les uns des autres. Les opérateurs de la politique de la ville ont fortement contribué à son développement : l’activité médiatrice, définie comme un processus de création et de réparation du lien social et de règlement des conflits de la vie quotidienne, apparaît, au cours des années 1990, comme le nouveau remède à la « crise des banlieues ».

Si la médiation sociale en milieu urbain s’est d’abord appuyée sur les jeunes issus du « terrain », elle s’est aussi organisée à traversl’expérience des « anciens » métiers de proximité (policiers, facteurs, gardiens d’immeubles…). Les gardiens-concierges exerçant leur activité professionnelle au sein du secteur immobilier social en sont un exemple tout à fait significatif.

Ce livre s’appuie, non seulement sur un ensemble de réflexions théoriques qui aident à comprendre l’activité médiatrice, mais également sur des données empiriques issues à la fois d’une importante recherche nationale sur le métier de gardien-concierge, et des enquêtes et observations de l’auteur sur les politiques de la ville, poursuivies depuis plus de dix ans. Un tel ouvrage s’adresse donc, au-delà des chercheurs en sciences humaines et sociales, à l’ensemble des acteurs de la politique de la ville (agents des services décentralisés de l’État, des collectivités territoriales et du monde HLM, travailleurs sociaux, responsables d’association, etc.). Il intéressera également les étudiants de sociologie, de sciences politiques, d’urbanisme et de travail social.

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Les gardiens d’immeubles au cœur de la ville. Figures, métamorphoses et représentations, Bruxelles, De Boeck Université, 2002 (en collaboration avec P. Sudant).

gardiens_immeublesLe gardien d’immeuble est sur le devant de la scène urbaine depuis plusieurs années. Aucun discours traitant des quartiers sensibles ou du logement social n’a manqué de l’évoquer. Présentés le plus souvent comme le « personnage » clef du service aux locataires, celui qui l’exerce se trouve aujourd’hui investi d’une mission qui déborde largement la vocation de l’institution HLM.

Dans les années 1970, aux yeux de certains propriétaires privés ou même de bailleurs sociaux, le coût d’un gardien-concierge était devenu trop onéreux en comparaison du prix de revient du service d’entretien d’un immeuble réalisé par une société extérieure. Vingt ans après, certains propriétaires-bailleurs considéraient que cette logique économique leur avait fait perdre un élément de « standing », et que le recours à des entreprises extérieures pour changer une ampoule, déboucher un conduit de vide-ordures ou encore accomplir d’autres services courants coûtait finalement fort cher. Au-delà de sa présence, quelquefois rassurante, et des petits services qu’il rendait (arrosage des plantes, garde des clefs, réception des courriers recommandés…), le gardien pouvait aussi se révéler capable d’apaiser les conflits dans son immeuble et d’être facteur de cohésion sociale. Conscients du rôle potentiel de ce « personnage » dans un ensemble immobilier, les propriétaires-bailleurs ont commencé à mettre un frein, au cours des années 1990, à la diminution des postes de gardiens. La solution robotique (interphone, digicode, vidéo-surveillance…) montrait ses limites dans la gestion sociale et technique d’un ensemble d’habitation.

Le gardien-concierge est vite apparu comme indispensable à la « bonne gestion » du patrimoine immobilier et du lien social, d’autant que de nombreux problèmes, économiques, sociaux, culturels, ou encore religieux, émergent dans le dernier quart du XXe siècle. Les bailleurs sociaux vont alors se mobiliser pour transformer progressivement les gardiens en acteurs de la vie sociale capables de comprendre les problèmes sociaux, de prévenir les conflits et la transgression des règles de vie communes.

Cet ouvrage a pour ambition, 1/ de montrer comment le métier de gardien-concierge s’est transformé au cours des cinq dernières décennies, et 2/ de voir dans quel mesure le gardien d’immeuble est devenu un des rouages clefs de la vie sociale des ensembles immobiliers sociaux et plus largement de la vie urbaine.

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Architecture, urbanistique et société. Idéologies et représentations dans le monde urbain, Paris, L’Harmattan, 2001 (en collaboration avec A. Mathieu-Fritz).

architecture_urbanistique_societeComment comprendre la diffusion après 1945 des programmes de construction privilégiant les immeubles collectifs, alors que la très grande majorité des Français avait une préférence pour la maison individuelle ? Comment expliquer que des lieux culturels, telles les maisons de la Culture, ne sont pas parvenus à être intégrés à l’espace urbain ? Quelle est l’importance des groupes sociaux dans la production de l’espace ? Comment les phénomènes architecturaux expliquent la société ? Existe-t-il une culture urbaine, au sens anthropologique du terme ? Autant de questions auxquelles Henri Raymond tente, depuis plus de quarante ans, de trouver des réponses.

Sociologue né en 1921 et professeur émérite à l’Université de Paris X Nanterre, Henri Raymond a été, en portant un regard sociologique sur l’architecture, un des pionniers dans les années 1960 de la réforme des études d’architecte. D’un point de vue épistémologique, il s’est très tôt démarqué du paradigme structuralo-marxiste – sans toutefois le renier totalement – et, dans une perspective actionniste, a essayé de comprendre les idéologies et les représentations qui se déploient dans le monde urbain. Par ailleurs, il a apporté sa contribution à la réflexion méthodologique en proposant une méthode d’analyse de contenu du discours (Analyse des relations par opposition – ARO) tout à fait originale.

Écrit en hommage à la pensée d’Henri Raymond, cet ouvrage a pour objectif, à travers la présentation de sa vie intellectuelle et de certains de ses textes majeurs, de fournir un éclairage sur les principaux apports de sa production scientifique.

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La crise des banlieues, Paris, PUF, 1999 (4e édition mise à jour en 2010).

crise_banlieuesDepuis plus de quarante ans, le discours sur la ville se focalise majoritairement sur les grands ensembles de logements sociaux situés à la périphérie des villes. Ce type d’habitat, longtemps convoité par les classes moyennes, incarne aujourd’hui tout à la fois la misère et la relégation, la violence et la ségrégation, l’insécurité et le ghetto, l’échec urbanistique et la segmentation sociale des territoires urbains.

Cet ouvrage met en évidence qu’il n’existe pas une banlieue unique mais des territoires périurbains très divers quant aux lieux, aux activités et aux populations. Il analyse les processus de fragmentation sociale et spatiale ainsi que la spirale de l’exclusion caractéristique des banlieues sensibles. Cet ouvrage montre par ailleurs, que même s’il est quelque peu excessif de comparer les îlots d’habitat social dégradés aux ghettos noirs américains, il n’en demeure pas moins que la notion de ghetto peut devenir un concept opératoire à condition de retenir des critères spécifiques pour comprendre la réalité et saisir l’ampleur du malaise des Zones urbaines sensibles (ZUS) situées à la périphérie des villes françaises. Enfin, il présente les remèdes pluriels proposés par les pouvoirs publics pour éviter que les quartiers d’habitat social ne s’enfoncent dans la misère et ne deviennent des ghettos.

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Le logement social en France, Paris, PUF, 1998 (7e édition mise à jour en 2015).

logement_socialL’institution HLM gère aujourd’hui 4,6 millions de logements accueillant plus de 10 millions de personnes : c’est dire l’importance du logement social dans le parc immobilier français et son rôle dans l’économie de l’habitat. Or, le logement social traverse depuis quelques années une crise importante : dépréciation de son image, paupérisation grandissante des locataires, dégradation du bâti, déliquescence des liens sociaux, enfermement territorial… Quelles sont les raisons et les conséquences de cette crise ?

Cet ouvrage se propose de retracer l’histoire de l’habitat social et de faire la synthèse des concepts qu’il mobilise, alors que la question des banlieues sensibles, des politiques de la ville, des cités HLM reléguées, est au cœur des polémiques politico-médiatiques récurrentes.

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La réhabilitation de l’habitat social en France, Paris, PUF, 1995

rehab_habitat_social Au cours de la période 1975-1990, la politique de réhabilitation de l’habitat social s’est imposée sur la scène politico-administrative française. Conçue le plus souvent dans l’urgence et parfois sous le choc d’images spectaculaires, abondamment médiatisées, cette politique a proposé différents programmes d’action afin de réduire les exclusions et redynamiser la vie sociale au sein des quartiers dits « difficiles », et de « redorer le blason » des grands ensembles HLM dont certains cumulent de nombreux handicaps urbains, sociaux et culturels. Cette politique transversale, qui s’inscrit dans la durée, a été certes entreprise avec retard en France, si l’on considère certains exemples de procédures urbaines plus précoces comme aux États-Unis ou en Allemagne, mais il reste néanmoins qu’avec sa logique contractuelle, son approche globale et son partenariat de projet, elle s’est imposée comme un nouveau modèle d’action publique, comme le promoteur de nouveaux métiers, et comme un facteur reconnu de modernisation de l’administration. Il semble par ailleurs qu’elle ait fait la preuve de son caractère incontournable et soit l’objet d’un consensus des gouvernants, toute sensibilité confondue.

Cet ouvrage présente tout d’abord les grandes étapes de cette politique publique et s’arrête ensuite sur les objectifs, les moyens, les acteurs et les fondements paradigmatiques de la réhabilitation. Il met également en exergue les enjeux d’une telle démarche.

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Sociologie urbaine (CM)

Sociologie urbaine (CM)

Thématique

Cet enseignement vise à montrer que de tout temps, de l’Antiquité à nos jours, les hommes ont échafaudé des projets de cités idéales dans lesquels ils projetaient leurs conceptions du beau et du bon, de l’équilibre et du vertueux, de l’harmonie architecturale et de la justice sociale, et de la cohérence urbanistique et de l’ordre social. Les penseurs, qu’ils soient philosophes et architectes indépendants ou conseillers du prince, n’ont eu de cesse de croire – et encore à l’heure actuelle – que les formes architecturales et les cadres urbanistiques possèdent cette faculté de changer les hommes – i.e. de les rendre plus vertueux –, de changer la vie – i.e. de rendre le monde plus affable. Mais il existe un paradoxe qui réside dans le fait que les hommes imaginant ces cités idéales sont convaincus que l’ensemble des individus adhèreront à leur projet : la liberté de choisir est, dans bien des cas, bannie. Alors, n’oublions pas que l’utopie possède deux visages, tel Janus : un visage positif, prônant une société plus équitable et conviviale, plus bienveillante et altruiste, et un autre négatif, déployant un projet oppressif, assujettissant et uniformisant.

Public concerné

Cet enseignement s’adresse aux étudiants de sociologie de deuxième année de Master Recherche – Spécialité : DS-IIU.

Organisation
Cours magistral de 17h intégré in l’UE 904 b1 – EC2 du M2 DS-IIU (2 à 3 heures hebdomadaires au premier semestre).

Bibliographie
– Cabet (É.), Voyage en Icarie, Paris, Anthropos, 1970.
– Campanella (T.), La Cité du soleil, Traduction française par A. Tripet, Genève, Librairie Droz, 1972.
– Choay (F.), L’urbanisme : utopies et réalités. Une anthologie, Paris, Points-Seuil, 1965.
– Debout (S.), L’utopie de Charles Fourier, Paris, Les Presses du réel, 1998.
– Eaton (R.), Cités idéales, Anvers, Biblio. des Amis du Fonds Mercator, 2001.
– Friedman (Y.), Utopies réalisables, Paris-Tel-Aviv, Éd. De l’Éclat, 2008.
– Lapouge (G.), Utopie et civilisations, Paris, Albin Michel, 1990.
– Le Corbusier, Urbanisme, Paris, Éd. Arthaud, 1980.
– Le Corbusier, La Charte d’Athènes, Paris, Points-Seuil, 1957.
– Le Corbusier, Vers une architecture, Paris, Éd. Arthaud, 1990.
– Maumi (C.), Usonia ou le mythe de la ville-nature américaine, Paris, Éd. de la Villette, 2008.
– Moncan (de) (P.), Villes rêvées, Paris, Éd. du Mécène, 1998.
– More (T.), L’utopie ou le traité de la meilleure forme de gouvernement, Genève, Librairie Droz, 1983.
– Platon, La République, Paris, Tel-Gallimard, 1992.
– Rabelais (F.), Pantagruel (1532) & Gargantua (1534), Paris, Folio-Gallimard, 1976.
– Riot-Sarcey (M.), Dictionnaire des utopies, Paris, Larousse-in extenso, 2007.
– Servier (J.), L’utopie, Paris, PUF-QSJ ?, 1993.
– Stébé (J.-M.), Le logement social en France, Paris, PUF-QSJ ?, 2013.
– Stébé (J.-M.), Qu’est-ce qu’une utopie ?, Paris, Vrin, 2011.
– Vercelloni (V.), La cité idéale en Occident, Paris, Éd. du Félin, 1996.
– Voltaire, Candide (1752), Paris, Folio-Gallimard.
– Wunenburger (J.-J.), L’utopie ou la crise de l’imaginaire, Paris, Éd. J.-P. Delarge, 1979.