Le pavillon, une passion française, Paris, Presses universitaires de France, 2023 (en collaboration avec H. Marchal).
Résumé : Quoi qu’on en pense, la maison individuelle incarne depuis fort longtemps l’idéal résidentiel pour nombre de Français. Aujourd’hui, on en compte près de 20 millions en France sur un total de 34,5 millions de logements. En dépit des discours dénonçant l’étalement urbain, la défiguration des villages, la dénaturation des paysages, l’artificialisation des sols ou l’omniprésence de l’automobile et des infrastructures qui l’accompagnent, cette passion française pour le pavillon avec jardin et garage est loin d’être remise en cause. De récents sondages montrent d’ailleurs que la crise sanitaire liée au Covid-19 a intensifié cette tendance lourde : la promotion du télétravail pousse de plus en plus de Français à privilégier le repli dans le pavillon, forme d’habitat total synonyme de sécurité sanitaire et de protection ultime, qui devient le théâtre de nombreuses activités professionnelles et de loisirs, sans oublier les occupations traditionnelles comme la cuisine, le jardinage ou le bricolage. Ne sommes-nous pas là en présence d’un tournant anthropologique ?.
Introduction à la sociologie urbaine, Paris, Armand Colin, 2019 (en collaboration avec H. Marchal).
Résumé : Il est incontestable que la ville en tant qu’établissement humain s’est largement imposée dans nos manières de penser, de sentir, d’agir, de bouger, de communiquer, d’aimer, de consommer… Il n’est donc pas étonnant de voir les grandes auteurs de la sociologie intégrer la ville dans leurs réflexions. Qu’il s’agisse de Karl Marx, Émile Durkheim ou encore Max Weber, tous ces pionniers de la sociologie ont vu dans la grande ville le lieu même de la modernité, et leurs travaux ont permis le développement de la sociologie urbaine.
Si dans cet ouvrage les grands figures (Henri Lefebvre, Raymond Ledrut, Henri Raymond…) sont étudiées, cela ne veut pas dire pour autant que seuls les sociologues urbains sont mobilisés. Géographes, politistes, philosophes, architectes étayent ponctuellement le propos au point que les limites de la sociologie urbaine deviennent parfois si poreuses qu’il semble préférable de parler plus largement d’études urbaines (Urban Studies). Ce manuel entend déborder le champ de la sociologie urbaine en étudiant nombre de problématiques liées au monde urbain actuel (fragmentation territoriale, gouvernance, patrimonialisation, aménagement…).
Territoires au singulier, identités au pluriel, Paris, L’Harmattan, 2019 (en collabo-ration avec H. Marchal).
Résumé : Cet ouvrage entend croiser de façon systématique deux questions très actuelles et au cœur de bien des enjeux de société contemporains : celle du territoire et celle des identités. L’ambition peut paraître déraisonnable tant les notions de territoire et d’identité font l’objet de multiples définitions et sont sujettes à débats et controverses. Pourtant, à travers 13 contributions issues notamment des travaux du Comité de recherche 01 « Identité, espace et politique » de l’Association internationale des sociologues de langue française (AISLF), le défi entend être relevé en analysant, d’une part, comment les territoires sont le théâtre de jeux et d’enjeux identitaires, et d’autre part, combien les identités sont travaillées à partir de leur territorialisation. Identités ancrées spatialement et territoires travaillés identitairement, telles sont in fine les deux clefs de voûte de cette entreprise collective qui rappelle à quel point l’être humain est aussi bien un animal identitaire qu’un animal spatial : animal identitaire dans la mesure où la question du sens est au fondement de bien des questions humaines, tellement humaines ; animal spatial dans le sens où aucun être humain ne vit hors-sol.
C’est à l’aune de cette perspective d’ensemble que les auteurs réunis dans cet ouvrage nous emmèneront aussi bien au Cameroun qu’en Nouvelle-Calédonie, en passant par le Mozambique, Madagascar ou encore la France. Parallèlement, ce sont à la fois les bidonvilles, les zones périurbaines, les centres-villes gentrifiés et les campagnes reculées qui seront visitées, toujours en croisant les questions territoriales et identitaires. Celles-ci seront également analysées à partir de multiples acteurs : élus, simples habitants, artistes engagés, militants, hackeurs, architectes, urbanistes et autres acteurs institutionnels.
La France périurbaine, Paris, Presses universitaires de France, 2018, (2e édition mise à jour en 2021) (en collaboration avec H. Marchal).
Résumé : Les territoires périurbains, comme leur nom l’indique, sont des espaces qui s’insèrent « autour » de la ville. Ni tout à fait urbains ni tout à fait ruraux, ils sont le reflet des choix urbanistiques du XXe siècle. On les juge aujourd’hui avec sévérité : ils seraient l’espace du repli sur soi, de l’égoïsme et de l’homogénéité sociale. Pire : ils ne seraient pas écologiques, multipliant les infrastructures routières tout en dévorant les terres agricoles.
Pourtant, les études menées depuis une quarantaine d’années permettent de nuancer ces visions caricaturales. Elles rendent justice à un espace diversifié, pluriel et socialement ouvert. Cet ouvrage montrent que c’est même au cœur de la France périurbaine que s’inventent des pratiques parmi les plus innovantes (énergie alternative, agriculture biologique et solidaire, gouvernance participative, aménagement partagé, animation culturelle…).
Comprendre la ville : évolutions des tendances urbaines, Paris, Le Cavalier Bleu, 2018 (en collaboration avec T. Besozzi et al.).
Résumé : Espace public, espace d’expression, espace commercial, espace de fête, de socialisation, mais également de rejet et de violence… l’espace urbain est tout cela à la fois.
Pour analyser ces multiples facettes, cinq auteurs aux domaines de recherche très différents (histoire de l’art, géographie, sociologie, économie…) traitent de sujets aussi divers que le street art, la désertification des centres-villes, la publicité, le design du mobilier urbain, la redéfinition de l’espace public, les centres commerciaux, etc. Fourmillant d’exemples pris en France mais aussi aux quatre coins du monde, cette réflexion sur la ville vous la fera voir comme vous ne l’avez probablement jamais perçue, dans toute sa richesse et sa variété.
Idées reçues sur le logement social, Paris, Le Cavalier Bleu, 2016 (en collabora-tion avec M. Bertier et H. Marchal).
Résumé : Les difficultés de logement, récurrentes depuis plusieurs décennies, ont placé l’habitat social au cœur du débat public, ce qui n’a pas manqué de susciter approximations et idées reçues.
Les logements sociaux seraient ainsi pour les pauvres, ils seraient également un repère de délinquants qui zonent entre des barres d’immeubles délabrées, etc. Pourtant, créées au début du XXe siècle, les HBM, devenues HLM en 1950, hébergent aujourd’hui plus de 10 millions de personnes dans près de 4,6 millions de logements. C’est dire si le logement social s’est développé et diversifié !
Partant des idées reçues les plus courantes, cet ouvrage permet au lecteur de mieux comprendre cet univers complexe du logement social au travers de statistiques, d’analyses précises et de témoignages factuels, fruits de nombreuses années de recherche des auteurs sur ce sujet.
Les lieux des banlieues. De Paris à Nancy, de Mumbaï à Los Angeles, Paris, Le Cavalier Bleu, 2012 (en collaboration avec H. Marchal).
Résumé : De la banlieue, on ne retient bien souvent qu’un ou deux aspects, en fonction de notre propre expérience et de ce que nous donnent à voir les médias.
Or la banlieue est multiple : du lotissement pavillonnaire à la banlieue ouvrière qui s’embourgeoise, de l’enclave résidentielle ultra sécurisée au bidonville produit de la mondialisation et au centre commercial, ce voyage au pays des banlieues nous permet de mieux cerner la réalité de ces lieux que l’on approche souvent de façon réductrice.
Qu’est ce qu’une utopie ?, Paris, Vrin, 2011.
Résumé : Cet ouvrage a pour principal objectif de montrer que la ville peut être considérée comme essence de l’utopie. En effet, si l’on regarde de près les différentes utopies sociales, force est de constater que ce sont avant tout des utopies urbaines.
Les penseurs à l’origine des utopies ont tenté, dans une très large mesure, d’organiser rationnellement la vie sociale à travers le référentiel spatial urbain. Voir dans les utopies sociales des utopies urbaines, c’est en fait montrer combien l’utopiste commute, transformant les rapports sociaux (les usages) en rapports spatiaux (en plans, en maquettes).
De l’Antiquité à nos jours, les utopistes ont échafaudé des modèles de cités idéales dans lesquels ils ont projeté leurs conceptions du beau et du bon, de l’équilibre et du vertueux, de l’harmonie architecturale et de la justice sociale, de la cohérence urbanistique et de l’ordre social. Ces penseurs, qu’ils soient philosophes, architectes indépendants ou conseillers du prince, n’ont eu de cesse de croire que les formes architecturales et les cadres urbanistiques possèdent cette faculté de changer les hommes (de les rendre plus vertueux), de changer la vie (de rendre le monde plus harmonieux).
Pour la grande majorité des praticiens de la ville d’aujourd’hui, fabriquer de la ville reste avant tout une activité dominée par l’esprit : produire de la ville, c’est surtout projeter de la pensée dans la morphologie, les structures et le bâti. L’idéalité est ainsi posée comme fondement de l’édification et de l’agencement de la matérialité. Celle-ci, une fois installée, rend alors compte de l’essence et de la substance de celle-là. Les projets urbanistiques et architecturaux proposés et réalisés aux quatre coins de la planète, qui tentent entre autres aujourd’hui de réconcilier la ville avec la nature, montrent combien ils sont véritablement pensés et fondés sur une assise utopique au sens large. D’une façon générale, si la ville apporte beaucoup à l’utopie en termes de matérialité, l’utopie apporte beaucoup à la ville en termes d’idéalité, tel un processus circulaire et dialectique. Aussi la ville peut-elle être considérée comme la forme paradigmatique de l’utopie. Les rhétoriques utopiques, qui dessinent les contours de la vie sociale dans un cadre urbain, se confondent avec les discours urbanistiques. Dans ce sens, parler d’utopie urbaine ne relève-t-il pas du pléonasme ?
Les grandes questions sur la ville et l’urbain, Paris, PUF, 2011 (2e édition mise à jour en 2014) (en collaboration avec H. Marchal).
Résumé : De la banlieue, on ne retient bien souvent qu’un ou deux aspects, en fonction de notre propre expérience et de ce que nous donnent à voir les médias.
Au moment où le monde bascule dans l’urbain généralisé, il est plus que jamais nécessaire de s’interroger sur les défis et les enjeux que ce basculement rend inévitables et auxquels les sept milliards huit cents millions d’individus que compte aujourd’hui notre planète doivent – et devront – répondre. Qu’il s’agisse des processus de fragmentations sociales et territoriales de plus en plus manifestes, de l’individualisme exacerbé, de la mobilité accrue et généralisée, du développement de la ville durable ou encore des conditions de vie et de logement de plus en plus tendues, l’ouvrage répond de façon claire et précise à chacune de ces problématiques. Il revient constamment sur les positions des sociologues classiques et contemporains, ainsi que sur les termes des polémiques et des controverses qui se trouvent au cœur des réflexions sur la ville et l’urbain. À cet égard, l’ouvrage est étayé de nombreux encadrés présentant ici des statistiques, là des réflexions théoriques, ailleurs des définitions.
Sociologie urbaine, Paris, Armand Colin, 2010 (en collaboration avec H. Marchal).
Résumé : Au moment où près de 4 milliards d’êtres humains résident en milieu urbain, ne devons-nous pas poser la question de ce que recouvre la réalité de la ville ?
La ville est à la fois territoire et population, cadre physique et lieu de vie collective, assemblage d’objets et nœud de relations entre citadins. Elle renvoie donc à deux ordres de réalité : d’un côté une ville statique figée dans des bâtiments, et de l’autre une ville dynamique faite d’individus. Cette tension entre spatial et social se retrouve intégrée dans les réflexions des sociologues urbains depuis une cinquantaine d’années.
L’ouvrage, organisé autour de trois parties, montre de façon synthétique et précise, 1/ combien les pères fondateurs de la sociologie (Karl Marx, Émile Durkheim, Max Weber et Georg Simmel) ont intégré dans leurs réflexions la grande ville se faisant métropole, 2/ comment leurs analyses ont été reprises par des penseurs devenus de véritables promoteurs de la sociologie urbaine à l’instar d’Henri Lefebvre, 3/ quelles sont les grandes problématiques contemporaines (gouvernance, développement durable, ségrégation, mobilité, mondialisation…) à partir desquelles les sociologues urbains pensent la ville.
La spécificité de ce manuel réside dans le fait que le texte est émaillé de nombreux exemples illustrant des notions, des définitions et des concepts centraux. L’ouvrage propose également un regard sociologique sur l’actualité du monde urbain : le repli des riches au sein de lotissements fermés, le pouvoir exorbitant des maires dans l’aménagement urbain, la ghettoïsation des quartiers HLM, la prolifération de la ville sur la campagne, l’uniformisation planétaire du mode de vie urbain…
Pour la première fois un même ouvrage présente l’ensemble des auteurs ayant marqué de leur empreinte le champ de la sociologie urbaine, et revient sur les principales problématiques de recherche relatives à la ville et l’urbain. Synthèse inédite sur le sujet, ce manuel s’adresse aux étudiants des 1er et 2e cycles en sciences humaines et sociales, mais aussi à ceux suivant un cursus en architecture ou en urbanisme. Il intéresse également les acteurs de la ville, qu’ils soient agents de développement local et urbain, travailleurs sociaux, ou encore techniciens et ingénieurs de l’Équipement.
La ville au risque du ghetto, Paris, Lavoisier, 2010 (en collaboration avec H. Marchal).
Résumé : La thèse avancée dans cet ouvrage défend l’idée selon laquelle, le monde urbain actuel est à la fois marqué par une forte mobilité et par le succès planétaire du principe de séparation.
La ville, de plus en plus éloignée de la ville historique, à taille humaine et aux frontières bien délimitées, pour prendre le chemin d’une ville informe s’étendant à l’infini et où les flux transgressent sans scrupules les frontières nationales, voit se développer en son sein des séparatismes sociaux et spatiaux. Les ségrégations sont devenues dans la ville d’aujourd’hui un élément omniprésent, séparant riches et pauvres, classes ouvrières et classes moyennes, étrangers et nationaux, chômeurs et actifs, élites mobiles et indigents sédentaires, ou encore croyants et non croyants. Aussi est-il possible de repérer toute une série d’espaces bien identifiés, circonscrits, que l’on peut qualifier de « ghettos ». Dans la ville contemporaine se développent ainsi d’un côté, des « ghettos par le haut » (centres-villes gentrifiés, quartiers bourgeois, gated communities, megachurches…) et de l’autre, des « ghettos par le bas » (bidonvilles, favelas, cités d’habitat social précarisées…). Face à cette partition urbaine fortement accentuée, la question centrale est de savoir si ces nombreux espaces ghettoïsés ne représentent pas un risque majeur pour la cohésion et le développement durable des ensembles urbains, l’équilibre entre les pays riches et les pays pauvres.
Traité sur la ville, Paris, PUF, 2009 (en collaboration avec H. Marchal).
Résumé : À partir de quatorze entrées (Histoire des villes ; Rural/Urbain ; Politiques urbaines ; Ségrégation ; Espaces ; Identité du citadin ; Mondialisation des villes ; Utopies urbaines ; etc.), traitées par une équipe internationale de seize chercheurs en sciences humaines et sociales, ce Traité sur la ville propose de faire le point sur l’état de la ville au début du XXIe siècle.
La ville contemporaine est le théâtre de nombreux enjeux et polémiques : fragmentation sociale et territoriale, gouvernance des ensembles urbains, intégration des populations, construction des identités personnelles et collectives, aménagement d’une ville durable… Tous ces points sont d’autant plus intéressants à comprendre et à analyser qu’ils dépassent le cadre spécifique de la ville pour en définitive interroger la vie des êtres humains. En effet, au moment même où la ville, en tant que cadre physique et forme sociale spécifique, s’est imposée un peu partout dans le monde, il est devenu urgent de s’interroger sur les conséquences de cette nouvelle condition humaine qui peut à bien des égard être comparée à une condition urbaine. L’esprit de ce Traité sur la ville réside dans la précision scientifique avec laquelle chacun des auteurs a traité un aspect essentiel de l’objet « ville » à partir de problématiques aussi variées que la géographie, la philosophie, l’architecture, l’urbanisme, l’aménagement, la sociologie, l’histoire ou encore la psychosociologie. Pour la première fois, un même ouvrage englobe de façon synthétique toutes ces approches pour comprendre la ville dans son épaisseur historique, matérielle, culturelle, sociale, politique et économique.
Mythologie des cités-ghettos, Paris, Le Cavalier Bleu, 2009 (en collaboration avec H. Marchal).
Résumé : De tout temps, la ville a été traversée par de nombreux mythes, qu’ils soient positifs ou négatifs. Parmi les mythes déterminant notre vision de la ville contemporaine, celui des cités-ghettos apparaît comme la clé de voûte de tout un système mythologique.
Adossé au mythe de la banlieue, le mythe des cités-ghettos fait surgir dans notre esprit de multiples images, du ghetto de Varsovie aux ghettos noirs américains, et une crainte fondamentale, celle d’y vivre ou d’y être confrontés. Porté par bon nombre d’hommes politiques, d’experts et de journalistes, il se retrouve au centre de bien des débats, controverses et polémiques actuelles relatives aux cités HLM paupérisées de type grand ensemble. Ce mythe déforme la réalité au point de nous les faire voir comme des mondes mauvais et menaçants, dangereux et sales, parfaitement homogènes, repliés sur eux-mêmes et aux mœurs douteuses.
Penser la médiation, Paris, L’Harmattan, 2008 (en collaboration avec F. Ben Mrad et H. Marchal).
Résumé : L’accélération des processus d’individualisation, la transformation des liens privés (conjugaux, familiaux…) et le déclin des formes traditionnelles d’appartenance sont révélateurs de mutations profondes affectant notre société.
Loin d’une vie communautaire où chaque individu se sent relié à tous, l’autonomie individuelle s’affirme de plus en plus à travers la possibilité de choisir ses amis, ses partenaires de travail ou encore ses voisins. Mais les relations interindividuelles ne sont pas toujours électives, d’où des tensions au sein de la famille, des conflits de voisinage et des relations professionnelles difficiles. Toutes ces situations de conflit, de tension et de complexification des rapports sociaux nécessitent de trouver des formes originales de régulation et a fortiori des médiations (familiale, sociale, professionnelle…).
Les différents auteurs (6) de cet ouvrage, sociologues, juriste et psychologue, entendent présenter diverses façons d’appréhender les nouvelles médiations qui se développent dans notre monde contemporain. Tous ces chercheurs ne partagent pas forcément les mêmes conceptions sur l’importance, la place et le statut des activités médiatrices, mais tous s’accordent sur la nécessité de penser et d’organiser ces nouveaux cadres de régulation à même de faciliter le « vivre ensemble ».
La ville. Territoires, logiques, défis, Paris, Ellipses, 2008 (en collaboration avec H. Marchal).
Résumé : Aujourd’hui, la ville est devenue un phénomène social total jusqu’à concerner la planète tout entière. Plus de la moitié de la population mondiale réside en effet au sein des agglomérations urbaines ; en France, près de quatre-vingt pour cent des individus sont partie prenante des processus d’urbanisation qui influencent les esprits et transforment le paysage.
Le monde urbain se trouve alors immanquablement au cœur de nombreux débats et controverses : fragmentation sociale et territoriale, gestion et gouvernement des ensembles urbains, intégration des populations, participation aux échanges planétaires, aménagement d’une ville durable et intelligente… Tous ces points sont d’autant plus intéressants à comprendre et à analyser qu’ils dépassent le cadre spécifique de la ville pour en définitive interroger notre société dans sa totalité. Les ignorer reviendrait d’une certaine façon à prendre le risque que la ville, qui est pourtant un univers de cosmopolitisme, de plaisirs culturels et de relations entre les hommes, devienne le lieu où s’exprime la part maudite de l’homme.
Risques et enjeux de l’interaction sociale, Paris, Lavoisier, 2008.
Résumé : Depuis quelques années, la notion d’interaction est devenue centrale en sciences humaines et sociales. Ne se superposant pas à des concepts antérieurs, elle représente plus fondamentalement une nouvelle orientation de recherche.
En effet, comprendre les phénomènes sociaux et psychosociaux à partir des interactions sociales signifie que nous situons l’unité de base de l’analyse sociale, non pas au niveau de l’individu ou de l’action individuelle, mais à celui de ce qui se passe entre les individus, c’est-à-dire le système formé par l’ensemble des actions qui, dans un certain contexte, se répondent les unes les autres pour engendrer une situation, une réalité à observer et à analyser.
Cet ouvrage montre que l’interaction sociale est un processus de communication interpersonnelle qui a donné lieu, en philosophie, en sociologie, en psychologie, à des formalisations, des interprétations et des analyses foisonnantes et de plus en plus complexes. Il met par ailleurs en évidence que les interactions sont des phénomènes de nature et de formes variées qui s’organisent à partir de facteurs comme le contexte spatio-temporel, les institutions, ou encore les codes et les rituels de politesse. Il montre enfin que l’interaction sociale est un processus dynamique qui comporte des risques pour les interactants eux-mêmes et quant à l’image qu’ils souhaitent donner à l’autre. Le processus interactionnel est ainsi sous-tendu par des enjeux, des motivations, des « jeux » et des stratégies relationnelles et identitaires.
La sociologie urbaine, Paris, PUF, 2007 (8e édition mise à jour en 2024) (en colla-boration avec H. Marchal).
Résumé : L’hypothèse de Henri Lefebvre, qui envisageait en 1970 une urbanisation totale de la planète, se vérifie de plus en plus. En un siècle, le nombre de citadins au niveau planétaire a en effet été multiplié par douze.
Plus de la moitié de la population mondiale réside désormais dans une ville, soit près de quatre milliards de personnes : il devient plus que nécessaire de réfléchir à l’urbain, au citadin et aux rapports qu’ils entretiennent. C’est dans cette perspective que la sociologie urbaine apporte, depuis plus d’un siècle, des éléments de compréhension au phénomène urbain. En présentant les grandes perspectives théoriques de cette discipline, cet ouvrage fait le point sur cette sociologie de et dans la ville.
La médiation dans les banlieues sensibles, Paris, PUF, 2005.
Résumé : La médiation est à la mode ; se retrouvant sous les feux de la rampe depuis plus de dix ans, elle se banalise et se voit alors employée à tout propos dans des acceptions, des secteurs professionnels et des cadres institutionnels fort différents les uns des autres.
Les opérateurs de la politique de la ville ont fortement contribué à son développement : l’activité médiatrice, définie comme un processus de création et de réparation du lien social et de règlement des conflits de la vie quotidienne, apparaît, au cours des années 1990, comme le nouveau remède à la « crise
des banlieues ».
Si la médiation sociale en milieu urbain s’est d’abord appuyée sur les jeunes issus du « terrain », elle s’est aussi organisée à travers l’expérience des « anciens » métiers de proximité (policiers, facteurs, gardiens d’immeubles…). Les gardiens-concierges exerçant leur activité professionnelle au sein du secteur immobilier social en sont un exemple tout à fait significatif.
Ce livre s’appuie, non seulement sur un ensemble de réflexions théoriques qui aident à comprendre l’activité médiatrice, mais également sur des données empiriques issues à la fois d’une importante recherche nationale sur le métier de gardien-concierge, et des enquêtes et observations de l’auteur sur les politiques de la ville, poursuivies depuis plus de dix ans. Un tel ouvrage s’adresse donc, au-delà des chercheurs en sciences humaines et sociales, à l’ensemble des acteurs de la politique de la ville (agents des services décentralisés de l’État, des collectivités territoriales et du monde HLM, travailleurs sociaux, responsables d’association, etc.). Il intéressera également les étudiants de sociologie, de sciences politiques, d’urbanisme et de travail social.
Les gardiens d’immeubles au cœur de la ville. Figures, métamorphoses et représentations, Bruxelles, De Boeck Université, 2002 (en collaboration avec P. Sudant).
Résumé : Le gardien d’immeuble est sur le devant de la scène urbaine depuis plusieurs années. Aucun discours traitant des quartiers sensibles ou du logement social n’a manqué de l’évoquer. Présenté le plus souvent comme le « personnage » clef du service aux locataires, celui qui l’exerce se trouve aujourd’hui investi d’une mission qui déborde largement la vocation de l’institution HLM.
Dans les années 1970, aux yeux de certains propriétaires privés ou même de bailleurs sociaux, le coût d’un gardien-concierge était devenu trop onéreux en comparaison du prix de revient du service d’entretien d’un immeuble réalisé par une société extérieure. Vingt ans après, certains propriétaires-bailleurs considéraient que cette logique économique leur avait fait perdre un élément de « standing », et que le recours à des entreprises extérieures pour changer une ampoule, déboucher un conduit de vide-ordures ou encore accomplir d’autres services courants coûtait finalement fort cher. Au-delà de sa présence, rassurante, et des petits services qu’il rendait (arrosage des plantes, garde des clefs, réception des courriers recommandés…), le gardien pouvait aussi se révéler capable d’apaiser les conflits dans son immeuble et d’être facteur de cohésion sociale. Conscients du rôle potentiel de ce « personnage » dans un ensemble immobilier, les propriétaires-bailleurs ont commencé à mettre un frein, au cours des années 1990, à la diminution des postes de gardiens. La solution robotique (interphone, digicode, vidéo-surveillance…) montrait ses limites dans la gestion sociale et technique d’un ensemble d’habitation.
Le gardien-concierge est vite apparu comme indispensable à la « bonne gestion » du patrimoine immobilier et du lien social, d’autant que de nombreux problèmes, économiques, sociaux, culturels, ou encore religieux, émergent dans le dernier quart du XXe siècle. Les bailleurs sociaux vont alors se mobiliser pour transformer progressivement les gardiens en acteurs de la vie sociale capables de comprendre les problèmes sociaux, de prévenir les conflits et la transgression des règles de vie communes.
Cet ouvrage a pour ambition, 1/ de montrer comment le métier de gardien-concierge s’est transformé au cours des cinq dernières décennies, et 2/ de voir dans quel mesure le gardien d’immeuble est devenu l’un des rouages clefs de la vie sociale des ensembles immobiliers sociaux et plus largement de la vie urbaine.
Architecture, urbanistique et société. Idéologies et représentations dans le monde urbain, Paris, L’Harmattan, 2001 (en collaboration avec A. Mathieu-Fritz).
Résumé : Comment comprendre la diffusion après 1945 des programmes de construction privilégiant les immeubles collectifs, alors que la très grande majorité des Français avait une préférence pour la maison individuelle ?
Comment expliquer que des lieux culturels, telles les maisons de la Culture, ne sont pas parvenus à être intégrés à l’espace urbain ? Quelle est l’importance des groupes sociaux dans la production de l’espace ? Comment les phénomènes architecturaux expliquent la société ? Existe-t-il une culture urbaine, au sens anthropologique du terme ? Autant de questions auxquelles Henri Raymond tente, depuis plus de quarante ans, de trouver des réponses.
Sociologue né en 1921 et professeur émérite à l’Université de Paris X Nanterre, Henri Raymond a été, en portant un regard sociologique sur l’architecture, un des pionniers dans les années 1960 de la réforme des études d’architecte. D’un point de vue épistémologique, il s’est très tôt démarqué du paradigme structuralo-marxiste – sans toutefois le renier totalement – et, dans une perspective actionniste, a essayé de comprendre les idéologies et les représentations qui se déploient dans le monde urbain. Par ailleurs, il a apporté sa contribution à la réflexion méthodologique en proposant une méthode d’analyse de contenu du discours (Analyse des relations par opposition – ARO) tout à fait originale.
Écrit en hommage à la pensée d’Henri Raymond, cet ouvrage a pour objectif, à travers la présentation de sa vie intellectuelle et de certains de ses textes majeurs, de fournir un éclairage sur les principaux apports de sa production scientifique.
La crise des banlieues, Paris, PUF, 1999 (4e édition mise à jour en 2010).
Résumé : Depuis plus de quarante ans, le discours sur la ville se focalise majoritairement sur les grands ensembles de logements sociaux situés à la périphérie des villes.
Ce type d’habitat, longtemps convoité par les classes moyennes, incarne aujourd’hui tout à la fois la misère et la relégation, la violence et la ségrégation, l’insécurité et le ghetto, l’échec urbanistique et la segmentation sociale des territoires urbains.
Cet ouvrage met en évidence qu’il n’existe pas une banlieue unique mais des territoires périurbains très divers quant aux lieux, aux activités et aux populations. Il analyse les processus de fragmentation sociale et spatiale ainsi que la spirale de l’exclusion caractéristique des banlieues sensibles. Cet ouvrage montre par ailleurs, que même s’il est quelque peu excessif de comparer les îlots d’habitat social dégradés aux ghettos noirs américains, il n’en demeure pas moins que la notion de ghetto peut devenir un concept opératoire à condition de retenir des critères spécifiques pour comprendre la réalité et saisir l’ampleur du malaise des Zones urbaines sensibles (ZUS) situées à la périphérie des villes françaises. Enfin, il présente les remèdes pluriels proposés par les pouvoirs publics pour éviter que les quartiers d’habitat social ne s’enfoncent dans la misère et ne deviennent des ghettos.
Le logement social en France, Paris, PUF, 1998 (9e édition mise à jour en 2022). Traduction en coréen.
Résumé : L’institution HLM gère aujourd’hui 4,8 millions de logements accueillant plus de 11 millions de personnes : c’est dire l’importance du logement social dans le parc immobilier français et son rôle dans l’économie de l’habitat.
Or, le logement social traverse depuis quelques années une crise importante : dépréciation de son image, paupérisation grandissante des locataires, dégradation du bâti, déliquescence des liens sociaux, enfermement territorial… Quelles sont les raisons et les conséquences de cette crise ?
Cet ouvrage se propose de retracer l’histoire de l’habitat social et de faire la synthèse des concepts qu’il mobilise, alors que la question des banlieues sensibles, des politiques de la ville, des cités HLM reléguées, est au cœur des polémiques politico-médiatiques récurrentes.
La réhabilitation de l’habitat social en France, Paris, PUF, 1995.
Résumé : Au cours de la période 1975-1990, la politique de réhabilitation de l’habitat social s’est imposée sur la scène politico-administrative française.
Conçue le plus souvent dans l’urgence et parfois sous le choc d’images spectaculaires, abondamment médiatisées, cette politique a proposé différents programmes d’action afin de réduire les exclusions et redynamiser la vie sociale au sein des quartiers dits « difficiles », et de « redorer le blason » des grands ensembles HLM dont certains cumulent de nombreux handicaps urbains, sociaux et culturels. Cette politique transversale, qui s’inscrit dans la durée, a été certes entreprise avec retard en France, si l’on considère certains exemples de procédures urbaines plus précoces comme aux États-Unis ou en Allemagne, mais il reste néanmoins qu’avec sa logique contractuelle, son approche globale et son partenariat de projet, elle s’est imposée comme un nouveau modèle d’action publique, comme le promoteur de nouveaux métiers, et comme un facteur reconnu de modernisation de l’administration. Il semble par ailleurs qu’elle ait fait la preuve de son caractère incontournable et soit l’objet d’un consensus des gouvernants, toute sensibilité confondue.
Cet ouvrage présente tout d’abord les grandes étapes de cette politique publique et s’arrête ensuite sur les objectifs, les moyens, les acteurs et les fondements paradigmatiques de la réhabilitation. Il met également en exergue les enjeux d’une telle démarche.