La médiation est à la mode ; se retrouvant sous les feux de la rampe depuis plus de dix ans, elle se banalise et se voit alors employée à tout propos dans des acceptions, des secteurs professionnels et des cadres institutionnels fort différents les uns des autres. Les opérateurs de la politique de la ville ont fortement contribué à son développement : l’activité médiatrice, définie comme un processus de création et de réparation du lien social et de règlement des conflits de la vie quotidienne, apparaît, au cours des années 1990, comme le nouveau remède à la « crise des banlieues ».
Si la médiation sociale en milieu urbain s’est d’abord appuyée sur les jeunes issus du « terrain », elle s’est aussi organisée à traversl’expérience des « anciens » métiers de proximité (policiers, facteurs, gardiens d’immeubles…). Les gardiens-concierges exerçant leur activité professionnelle au sein du secteur immobilier social en sont un exemple tout à fait significatif.
Ce livre s’appuie, non seulement sur un ensemble de réflexions théoriques qui aident à comprendre l’activité médiatrice, mais également sur des données empiriques issues à la fois d’une importante recherche nationale sur le métier de gardien-concierge, et des enquêtes et observations de l’auteur sur les politiques de la ville, poursuivies depuis plus de dix ans. Un tel ouvrage s’adresse donc, au-delà des chercheurs en sciences humaines et sociales, à l’ensemble des acteurs de la politique de la ville (agents des services décentralisés de l’État, des collectivités territoriales et du monde HLM, travailleurs sociaux, responsables d’association, etc.). Il intéressera également les étudiants de sociologie, de sciences politiques, d’urbanisme et de travail social.