LA PISCINE MOLITOR (Paris – 16e) – Février 2025. En 1929, la piscine Molitor ouvre ses portes pour compléter le centre sportif qui se mettait en place dans le 16e arrondissement de Paris avec le Parc des Princes, le Stade Jean Bouin et le complexe de Roland Garros. Dessinée par l’architecte Lucien Pollet, elle est restée célèbre pour sa décoration Art déco, inspirée des paquebots (en raison des fenêtres hublots), mais également par l’association d’une piscine couverte et d’un bassin olympique à l’air libre qui, chaque hiver, se transformait en la plus grande patinoire de Paris. Ce bassin de 50 m était entouré de deux niveaux de cabines. Molitor sera pendant 60 ans la piscine la plus courue de Paris pour ses deux bassins bien sûr, ses séances d’entraînement des champions français de patinage, sa salle de culture physique, ses défilés de mode – c’est ici qu’a lieu la première apparition du bikini le 5 juillet 1946 lors du défilé proposé par Louis Réard son créateur –, ou encore ses galas nautiques et ses représentations théâtrales. En 1989, la piscine ferme ses portes définitivement. Inscrite au titre des monuments historiques en 1990, elle est toutefois en grande partie détruite en 2012. Un établissement hôtelier d’inspiration Art déco avec deux piscines est reconstruit à sa place au milieu des années 2010. |
LE CHÂTEAU DE LA MALMAISON (Rueil-Malmaison – Hauts-de-Seine) – Février 2025. Construit au XVIIe siècle, le château de la Malmaison est acquis en 1799 par Joséphine de Beauharnais, épouse de Napoléon. Le couple Bonaparte demande aux architectes Charles Percier et Pierre Fontaine de rénover et redécorer la bâtisse au goût de l’époque. Ils transformeront ainsi la vieille demeure en un exemple, rare aujourd’hui, de style consulaire. À partir de 1800, le château devient, avec les Tuileries, un des cœurs du gouvernement français pendant le Consulat. S’y succèdent réunions de travail, réceptions, concerts, bals et jeux champêtres. Bonaparte y séjournera régulièrement jusqu’en 1804 avant de choisir le château de Saint-Cloud. Il y vient encore quelquefois jusqu’à son divorce en 1809. Joséphine recevra alors La Malmaison en pleine propriété, et en fera sa demeure principale.
Aujourd’hui château-musée, La Malmaison donne à voir le cadre de vie du couple. Différentes pièces de l’époque sont ainsi reconstituées, notamment la bibliothèque en acajou de Napoléon ou encore la chambre ovale où mourut Joséphine en 1814 (cf. photo). |
LA VILLA SAVOYE (Poissy – Les Yvelines) – Février 2025. Située sur la commune de Poissy au nord-ouest de Paris, la villa Savoye a été construite entre 1928 et 1931 par Le Corbusier pour Pierre Savoye et son épouse Eugénie. Ils acceptent d’emblée le projet architectural de l’architecte avant-gardiste, projet qui se caractérise par sa pureté et son harmonie. En effet, cette construction, baptisée « les Heures claires » par ses propriétaires et qualifiée de « machine à habiter » par son concepteur, est constituée d’un parallélépipède blanc soutenu par de fins pilotis, avec sur son pourtour des fenêtres en bandeau et surmonté de toits terrasses. Demeure privée pour les week-ends, la villa Savoye, boîte presque carrée (21,50 m x 19 m) posée sur une base circulaire, est la parfaite illustration de la théorie des cinq points de l’architecture moderne formulée en 1927 par Le Corbusier : les pilotis, le toit terrasse, le plan libre, les fenêtres en bandeau et la façade libre.
Cette maison ne sera que peu habitée par la famille Savoye car elle n’est pas adaptée au climat, et déçoit ses propriétaires : très vite en effet des fissures et des fuites d’eau apparaîtront. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la villa sera réquisitionnée par les Allemands puis occupée par les Américains. À partir de 1963, la villa est restaurée ; elle sera classée quelques années après au titre des monuments historiques, et depuis 2016, elle est inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l’humanité avec 16 autres œuvres de Le Corbusier. |